Mardi 21 mai 2019
Nous arrivons en moins de 10 minutes de train à Amboise où nous attendent un soleil radieux, la Loire et la Vieille Ville d’Amboise avec ses tours, ses maisons construites dans la falaise et le Château Royal qui surplombe la ville.
Nous sommes rapidement à pied d’oeuvre après avoir posé nos sacs dans notre B&B. Direction le domaine du Clos Lucé où le génie de la Renaissance Leonard de Vinci a passé les dernières années de sa vie de 1516 à 1519.
Leonard de Vinci avait alors 64 ans, il souhaitait quitter l’Italie et est venu s’installer dans ce domaine suite à l’invitation du Roi François Ier, qui s’est pris d’amitié pour le savant toscan. Léonard est venu avec certains de ses disciples et 3 de ses oeuvres dont la Joconde qu’il ne quittait pas des yeux et réciproquement 🙂
Génie universel, Leonard s’ennuyait vite et délaissait ses oeuvres de commande pour d’autres projets qui l’intéressaient davantage. Son perfectionnisme expliquait aussi qu’il mettait des années à finir ses oeuvres (plus de 10 ans par exemple pour Mona Lisa) ou ne les finissaient pas. Il avait aussi la frustration d’être trop en avance sur son temps : la plupart de ses inventions n’ont pu être réalisées de son vivant car notamment les sources d’énergie pour les faire fonctionner n’existaient pas.
Léonard de Vinci a perfectionné des inventions déjà existantes (ex : le qanat ou chadouf…), les techniques des ponts (ponts tournants), le roulement à billes moderne, et a imaginé des machines folles pour l’époque comme l’avion ou l’hélicoptère.
Chose rare, le Clos Lucé comme le château Gaillard que nous verrons demain sont des propriétés privées (famille St Bris pour le premier et Lelandais pour le second). Stéphanie s’imagine bien châtelaine mais ce statut nécessite de l’argent, certes mais aussi beaucoup de travail 🙂
Mardi 22 mai 2019
Notre périple à l’époque de la Renaissance nous amène à Amboise dans un autre château, un château… tombé dans l’oubli (!) pendant près de 500 ans jusqu’à sa rénovation en 2011.
Le domaine de Château-Gaillard, version terrestre de l’Eden, a été donné, chose suffisament rare pour être soulignée par le Roi à un moine italien, Dom Pacello. Dom Pacello a travaillé pour trois rois de France comme maître jardinier et botaniste.
Dom Pacello a introduit en France les jardins à l’italienne : des surfaces organisées comme des parquets (“parqueti”) avec des formes géométriques. Ces jardins de Château-Gaillard sont les précurseurs de nos jardins “à la française” que Le Nôtre magnifiera plus tard sous Louis XIV.
Dom Pacello introduit en France des fruits rares qui attestaient de la richesse du souverain: des agrumes. Citrons et oranges sont ainsi cultivés pour la première fois en France, comme ils l’étaient déjà dans les “limoneria” italiennes. Ces limoneraies et orangeries se répandront dans les châteaux de France et d’Europe au XVIIème et XVIIIème siècle.
La rénovation, réalisée entre 2011 et 2016, a été un chantier titanesque qui a employé 300 ouvriers et des dizaines d’entreprises de la région, pour faire retrouver à Château-Gaillard le charme et la beauté qu’il avait à l’époque de Dom Pacello.
Le pari est réussi et cette visite nous ravit, cette journée est une de nos plus belles visites. Ce qui ne gâche rien, nous profitons d’un déjeuner sur la terrasse pour déguster un plat et les produits du domaine : gâteau à l’orange avec sa confiture ou sa gelée, jus d’orange frais pressé. Stéphanie se renseigne auprès des chatelains pour savoir quel serait le prix de la pension complète à l’année 🙂
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