Bariloche

Samedi 11 novembre 2017

Nous prenons un taxi depuis l’aéroport jusqu’à San Carlos de Bariloche, ville de 150.000 habitants au bord du lac Nahuel Huapi, le “lac du tigre” en langue indienne mapuche, qui s’étend sur 540 kilomètres carrés. Bariloche fait penser à une ville suisse avec son lac, ses montagnes, ses magasins de chocolat et ses boutiques de sport chics pour les touristes chiliens, argentins, brésiliens et européens.

Bariloche attire un million de touristes par an en toutes saisons : en été des randonneurs et des touristes amateurs de nature, en hiver des skieurs grâce à la plus grande station de ski d’Amérique du Sud, le Cerro Catedral.

Nous nous promenons jusqu’à la plage… mais sans nous baigner car le lac Nahuel Huapi est alimenté par les glaciers et la température de l’eau n’atteint pas plus de 15° au plus “chaud”. Les truites se montrent sur la plage, pas loin des totems modernes d’inspiration mapuche :

Dimanche 12 novembre 2017

Nous prenons le bus pour un trajet de 25 kilomètres jusqu’à Puerto Panuelo où nous embarquerons pour une croisière à destination de l’île Victoria au cœur du parc national Nahuel Huapi qui s’étend sur 7.500 kilomètres carrés :

Pendant une petite randonnée de 2 kilomètres sur l’île, le guide nous décrit les espèces locales d’arbres et les espèces exotiques présentes : les coihue, les cyprès, les araucaria et les arrayanes sont locales. Les espèces exotiques ont été plantées pour leur intérêt économique principalement des pins pour l’industrie du bois mais aussi des fruitiers et des sequoias (qui ne peuvent pas se reproduire sous ce climat).

L’île Victoria était une propriété privée au début du siècle, une famille s’était installée mais a renoncé au bout de quelques années à cause de l’isolement, une île au milieu d’un lac, au milieu de la Patagonie… On peut encore voir la maison qu’ils avaient construite. Il existe un projet de la transformer en musée mais pour l’instant il n’y a que 2 photos et aucun panneau explicatif.

L’île doit son nom à un militaire et à une faute de frappe : elle a été nommée en l’honneur d’un certain Victorica, mais le C a disparu et le nom Victoria est resté.

L’île est ensuite revenue au parc national qui a planté les pins et qui aujourd’hui récolte les revenus de l’exploitation forestière. Cela fait grincer les dents des contribuables argentins, ils paient de leurs impôts pour l’entretien des parcs, pour l’école locale qui n’ouvre que pour les enfants des bucherons et qui “importe” même des enfants du continent en internat pour maintenir une classe ouverte alors qu’il faut payer des frais d’entrée pour le parc et que les revenus de la coupe de bois sont significatifs !

La faune locale ne se laisse pas approcher, nous sommes un gros groupe et les bucherons font un boucan d’enfer. Mais nous pouvons quand même observer les traces des cerfs sur les troncs des arbres. Curieusement les cerfs choisissent certaines espèces d’arbres pour frotter leurs bois à l’écorce. Ils ont une préférence pour les espèces parfumées comme le pin Oregon. Contre les parasites ? pour séduire les femelles ? Le phénomène est inconnu des scientifiques.

Nous observons aussi le llao llao. Un fruit orange, produit par les arbres en réaction contre un champignon parasite. Ce fruit est comestible et était très apprécié des indiens, llao llao veut dire doux, sucré dans leur langue. Même si pour nous il serait plutôt fade.

Désormais la mise en valeur du site est plus responsable, les espaces sont replantées progressivement en espèces endémiques et non plus exotiques, mais cela prendra quelques générations. Nous visitons la pépinière entourée de sequoias majestueux.

L’ile Victoria compte aussi des peintures rupestres, surplombant une plage de sable volcanique (Playa del Toro), mais assez peu mises en valeur. Les cultures indigènes sont les parents pauvres de la visite, l’essentiel est tourné sur la flore et la faune, l’histoire depuis le début du XXème siècle.

Nous reprenons le bateau pour la péninsule de Quetrihué, port de Anchorena, où se trouve la forêt d’arrayanes. Une des curiosités est la maison de “Bambi”. La légende dit que Walt Disney serait venu ici car le petit cerf indigène ressemble beaucoup au personnage du film Bambi. Ce n’est qu’un fantasme, Walt Disney n’a jamais mis les pieds en Patagonie, ni avant ni après la conception de son chef d’œuvre de l’animation. Mais cela attire les foules car la cabane est jolie et attire les photographes amateurs.

La forêt des arrayanes : les arrayanes sont une espèce locale qui normalement ne pousse pas plus haut qu’un arbuste. Mais ici dans les conditions idéales, il croit jusqu’à former de vrais arbres. C’est unique au monde. Et spectaculaire car l’arbre est charmant avec ses branches sinueuses et son écorce cannelle et blanc.

Mardi 14 novembre 2017

Excursion au Cerro Catedral, la station de ski qui se trouve à 21 kilomètres de la ville de Bariloche. Même si nous sommes à un mois du début de l’été, il y a encore de la neige en altitude et il est tombé quelques flocons cette nuit. De quoi saupoudrer de sucre glace les sommets qui étaient déjà dégarnis. La station est donc en demi sommeil mais les bus qui y conduisent sont fréquents, le refuge principal au sommet est ouvert (refugio Lynch, à 2500 mètres) et les télécabines et télésièges fonctionnent. Nous prenons les œufs jusqu’au refuge Lynch et le panorama est spectaculaire au refuge :

La ville de Bariloche a été fondée au début du XXème siècle après la campagne d’expulsion des indiens mapuches. Les premiers colons sont arrivés du Chili tout proche, des Allemands et des Italiens. Ils ont acquis les terrains distribués par l’Etat argentin et ont créé des routes de commerce.

Assez vite, la ville s’est voulue une destination touristique de 1er plan. La place centrale Centro Civico a été pensée pour les touristes et c’est sur les bords du lac Nahuel Huapi que le 1er hôtel de tourisme du pays a été construit: le llao llao. Pour devenir une destination de ski de 1er plan, la ville a fait appel aux spécialistes européens, champions de ski et alpinistes suisses ou allemands. Otto a analysé les montagnes proches de Bariloche et a retenu le Cerro Catedral pour son exposition avantageuse et sa proximité avec la ville.

Nous avons la chance de monter un jour de grand soleil, le ciel est bleu et la vue porte très loin. Nous empruntons les œufs et terminons l’ascension en télésiège. Mais nous ne pensions pas, au retour, effectuer toute la descente en télésiège, c’est vertigineux ! C’est la montée d’adrénaline de la semaine ! Hou hou

Mercredi 15 novembre 2017

Circuito Chico, aussi appelé visite de la ville, le guide nous rappelle la fondation de la ville et son ambition touristique. Pour les Argentins, la construction de l’hôtel Llao Llao en 1939 est un jalon majeur pour jouer dans la cour des grandes destinations touristiques. L’établissement a longtemps été propriété de l’Etat mais c’est depuis plus de 20 ans une concession privée.

Le paysage est somptueux, les genêts font une couverture dorée et bourdonnante sur tous les talus. C’est splendide mais c’est malheureusement une plante exotique invasive. Elle gagne beaucoup de terrain chaque année et chasse les espèces locales.

Nous montons en télésiège au Cerro Campanario qui était la station de ski avant la désignation du Cerro Catedral comme station. Mais, comme l’installation de Cerro Catedral a été interrompue par la Seconde Guerre Mondiale, le Campanario est resté le site préféré jusque dans les années 50. L’Argentine n’a pas participé à la Seconde Guerre Mondiale, cependant elle était dépendante de l’Europe pour le matériel de remontées mécaniques.

Une nouvelle descente en télésiège mais c’est moins vertigineux, nous apercevons un lièvre, civet ce soir ?

Hôtel Llao Llao, chapelle Saint Edouard. L’église reflète l’architecture inventée ici, un peu suisse mais avec les matériaux locaux. Contrairement à l’hôtel, elle n’a jamais brûlé  et montre une belle proportion de bois local.

Jeudi 16 novembre 2017

Excursion jusqu’à la ville d’El Bolson après un arrêt sous la pluie à la ferme piscicole et à la fruiterie pour achat de confitures et jus de fruits. Nous continuons la route jusqu’au parc naturel et nous arrêtons au lac Mascardi. Il y a un miniport de plaisance et des oiseaux à observer : ils font un raffut de tous les diables.

Déjeuner dans une parilla à la El Bolson et promenade sur le marché artisanal de la place principale :

 

Vendredi 17 novembre 2017

Cerro Tronador, nous repassons à proximité des lacs Gutierrez et Mascardi en profitant d’un ciel plus dégagé que la veille :

Promenade dans la pampa Linda: chevaux, vaches et toujours des oiseaux :

Lacs en allant au Cerro Tronador :

Le Cerro Tronador est le sommet le plus élevé de Bariloche avec 3 555 mètres. Il doit son nom au vacarme produit par les avalanches et est célèbre aussi pour son glacier. La partie inférieure du glacier porte le nom de Ventisquero Negro : sa couleur sombre est spectaculaire et contraste avec les eaux turquoises du lac Masca qu’il alimente :

Samedi 18 novembre 2017

Excursion “Route des 7 lacs” : la route est scénique et nous nous arrêtons pour admirer les différents lacs: Nahuel Huapi (le plus grand), Espejo (miroir), Correntoso, Falkner, Villarino, Hermoso, Lacar.

Arrêt dans une ferme mapuche où Stéphanie fait main basse sur tous les beignets avant de prendre en photos les animaux qui passent à portée de son appareil : moutons, canards avec leurs poussins :

Jusqu’à San Martin de los Andes

Dimanche 19 novembre 2017

Excursion jusqu’à Puerto Blest à la frontière chilienne avec une croisière sur le lac Nahuel Huapi :

Puerto Blest a un climat tropical avec plus de 3 mètres de précipitations annuelles par an…et le temps est sec lors de notre visite. Nous décidons de nous éloigner du groupe et de randonner le long du rio Frias. Le lac et la rivière doivent leur couleur extraordinaire aux particules minérales emportées par le glacier du Cerro Tronador.

Déjeuner à la tourbière :

Randonnée tranquille en forêt sur les chemins déserts pour admirer des coihues géants, des cyprès et des alerces âgés de 1500 ans !

Les bébêtes

cascada y lago de los Cantaros

Mardi 21 novembre 2017

histoire allemande de Bariloche

Jeudi 23 novembre 2017

histoire européenne de Bariloche