Samedi 18 mai 2019
Le début de l’évasion… au Jardin des Plantes à quelques mètres de la Gare d’Austerliz : coquelicots, pavots et un extraordinaire jardin d’iris de toutes les couleurs.
Nous n’avons pas le temps de passer à la roseraie et je dois traîner Stéphanie hors du jardin, sinon nous allons rater notre train.
Trajet d’une heure pour Orléans-Ville où nous prendrons la correspondance pour Chaumont-sur-Loire. Comme d’habitude, nous échapperons en arrivant à Chaumont à la pluie battante rencontrée en chemin ce samedi après-midi.
Arrivée à Onzain :
Notre hôte Olivier va nous chercher à la gare et nous emménageons à Onzain pour 2 nuits dans notre maisonnette, sous la glycine bleue.
Le château de Chaumont-sur-Loire est en vue de l’autre côté de la Loire et… à 4 kilomètres à pied de notre B&B, “détail” qui a son importance, comme nous allons pendant 2 jours parcourir dans tous les sens le domaine de Chaumont qui s’étend sur 30 hectares.
Dimanche 19 mai 2019
Le château de Chaumont-sur-Loire a été fondé vers “l’an mil” (si, si,ça s’écrit comme ça) par les comtes de Blois pour surveiller la frontière avec le comté d’Anjou, les Angevins étant de l’autre côté de la Loire.
La cour d’honneur du château est ouverte sur le fleuve depuis la démolition d’une aile en 1750 : la vue sur la Loire est superbe et nous voyons en contrebas les gabarres.
Les Ecuries :
Le bâtiment des écuries n’abrite plus de chevaux, ni même d’automobiles mais une exposition d’art contemporain dont ces deux oeuvres :
- la sphère de Pinter attire l’oeil avec ses milliers de fleurs d’or qui jouent avec la lumière et les aléas du ciel
2. les fleurs de quartz de Guiran résonnent doucement avec l’architecture du manège.
Le luxe était arrivé aux écuries avec les Princes de Broglie (prononcez ‘de breuil’) : le Prince et la Princesse y avait fait installer l’électricitié, des lambris et où la sellerie était signée Hermès (on ne se refuse rien).
La tour qui jouxte les écuries abritait à la fin du XVIIIème siècle une manufacture de poterie et une de cristallerie où Jean-Baptiste Nini réalisait ses médaillons en terre cuite qui lui permettaient de réaliser des portraits très réussis.
La ferme modèle :
Les propriètaires du château au début du XXème siècle, le Prince et la Princesse de Broglie (née Say, l’héritière des raffineries de sucre Say), font réaliser une ferme modèle qui abrite aujourd’hui des oeuvres d’art contemporain. Des pierres figurant des pensées jouent avec l’eau et les reflets mais la réflexion conceptuelle est un peu perturbée par le croassement des crapauds qui trouvent l’oeuvre tout à fait à leur goût 🙂
La prairie du Goualoup
Nous nous promenons dans cette “petite” partie (10 hectares) du domaine en attendant le début de la présentation sur le Festival International des Jardins… et tombons en adoration devant les parterres bleus et notamment l’harmonie autour de ces iris. Les abeilles sont là et leur activité forme un murmure incessant.
Festival des jardins
Le thème de cette 28ème édition du Festival des Jardins est “les Jardins de Paradis” : 300 artistes paysagistes et architectes ont concouru pour nous livrer leurs visions d’un jardin de paradis. Une trentaine de créations ont été sélectionnées par le jury et ont été réalisées à Chaumont entre février et avril.
Le paradis est ainsi vu par un créateur comme un jardin traditionnel oriental au sens du “pairideaeza” persan ou par un autre comme un jardin connecté aux nuages, “clouds” avec ses QR codes 🙂 Pour les enfants, le paradis est un paysage de ciel bleu, de nuages cotonneux et de plantes extraordinaires.
Le Jardin de Paradis peut aussi être comme un mur protégeant (?) le monde connu de l’inconnu. Sinon, le paradis peut être des Portes qui s’ouvrent ou se ferment sur des mondes possibles, j’aime bien cette approche sur l’univers des possibles.
Le dernier jardin, “le Jardin éternel” est a priori le plus angoissant : des sacs en plastique coloré sont le jardin de demain sans arrosage et toujours coloré. Le Jardin de Paradis peut aussi questionner le rôle de l’homme dans son jardin : il porte, arrose, bêche. Est-ce que c’est vraiment le paradis tout ce travail ? Le jardin comprend des brouettes, des arrosoirs et une irrigation par un goutte-à-goutte.
Jardins historiques
Lundi 20 mai 2019
Visite du Château avec plusieurs présentations de salles : la Chambre dite de Catherine de Médicis où il y a peu de meubles mais des coffres et des malles. La Cour est alors itinérante et la vie des courtisans consistait à se déplacer de château en château en emportant toutes leurs affaires.
Nous terminons la visite par le grand salon où la Princesse de Broglie recevait ses nombreux invités (40 personnes autour de la tablée) et faisait son entrée avec un retard bien pardonnable pour une si grande dame : 2, 3 ou 4 heures de retard avant son entrée étaient courants. Pour les cuisiniers, il n’était pas facile de garder les 11 plats du repas au chaud pour la diva et ses invités, même si les équipements avaient été modernisés avec électricité, monte-plats et cuisinières dernier cri. Les orchidées blanches décorent encore aujourd’hui toutes les pièces du château en l’honneur de la Princesse car elle les adorait.
Le personnage de la Princesse et sa vie sont tout un roman : une héritière mariée à un Prince, une organisatrice de fêtes et réceptions où se pressent les souverains du monde, une riche veuve sexagénaire remariée à … l’infant d’Espagne (!). Après des revers de fortune dans les années 1930, elle vend ses biens et notamment beaucoup de mobilier, jusqu’à ce que l’Etat décide d’éviter la disparition du patrimoine historique du Château et l’exproprie contre une coquette somme en 1938.
Nous continuons notre viste en parcourant les prés du Gualoup qui abritent des oeuvres d’art contemporain et des jardins de paradis dont un jardin japonais moderne, un jardin coréen et un presse-citron (?) : une haie de buis entourant un banc et du buis au centre, une création intéressante 🙂
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