El Calafate

Samedi 25 novembre 2017

Nous descendons plus au sud de la Patagonie à El Calafate avec l’ambition de faire un détour par le Chili pour visiter le parc de Torres del Paine au Chili. La compagnie de bus n’a hélas pas enregistré notre réservation pour aller à Puerto Natales et maintenant tous les bus sont complets pour les jours prochains 🙁 Avant l’été l’offre est insuffisante par rapport à la demande.

Mais comme d’habitude, nous avons de la chance : le temps est beau à El Calafate, nous n’avons aucun souci pour prolonger notre spacieux hébergement sur place et il y a largement assez de paysages somptueux à voir. Pour profiter de notre séjour et notamment des glaciers, nous réservons 3 excursions pour les prochains jours.

El Calafate et lago Argentino :

Dimanche 26 novembre 2017

Notre première excursion sera une croisière vers les glaciers les plus grands du lac Argentino: Upsala et Spegazzini. Upsala comme en Scandinavie, en l’honneur des scientifiques suédois qui sont venus étudier les glaciers. Nous verrons aussi des glaciers plus petits: Heim, Peineta et Seco.

Départ pour la croisière du petit port de Punta Bandera à 47 kilomètres à l’ouest de la ville de El Calafate. La navigation se fait sur un gros catamaran, chauffé ! C’est important d’avoir une salle abritée et chauffée car nous sommes partis sous le soleil à El Calafate mais plus nous approchons des glaciers plus il fait froid. A notre arrivée devant le glacier Upsala il neige ! Nous avons bien fait d’acheter des bonnets et des gants à La Villa Angostura. Et pourtant ici c’est bientôt l’été…

Il y a 3 photographes professionnels à bord pour conseiller les amateurs car le contraste des lumières entre le glacier et les touristes est difficile à maîtriser. Bien sûr ils prennent aussi leurs propres photos qu’ils proposent à la vente mais les conseils sont gratuits et bienvenus.

 

Les icebergs d’un beau bleu car le bleu est la couleur la plus puissante du spectre lumineux :

Les glaciers :

Mardi 28 novembre 2017

 

Excursion jusqu’au glacier Perito Moreno : nous partons en minibus vers le sud du Parc Naturel Los Glaciares. En chemin arrêts photos des paysages et de la faune sauvage: aigles et leurs petits, petits rapaces “chimangos”, lièvres, condors :

Premier arrêt culturel devant l’estancia Anita, en mémoire des gauchos exécutés ici alors qu’ils se battaient pour des conditions de travail plus dignes au début du XXème siècle.

Ensuite arrêt à l’estancia Nibepo Aike fondée elle aussi au début du siècle dernier par des immigrés d’Europe. Nous assistons à la tonte des moutons au ciseau. Le cours de la laine est remonté cette année à 7 euros le kilo mais en Patagonie le choix a été fait de privilégier les races à viande.

La laine est quand même récoltée et exportée en Chine à l’état brut. Le prix de la main d’œuvre chinoise est imbattable et le traitement de la laine est fait là-bas: extraction de la lanoline pour l’industrie cosmétique puis traitement de la laine pour l’industrie textile. La lanoline est une graisse “magique” produite par le mouton, c’est grâce à elle que les ovins cicatrisent presque instantanément lorsqu’ils ont des coupures lors de la tonte. C’est donc un produit recherché pour les produits de beauté.

Quelques exploitations argentines produisent une laine de Mérinos extra fine qui est exportée vers l’Italie pour fabriquer les tissus les plus chics. Mais c’est une infime proportion de l’industrie ovine du pays. Il y a un siècle, l’essentiel de la production était tourné vers la laine mais avec les chutes des cours suite aux progrès des textiles synthétiques, la majorité des élevages est réalisé avec des races à viande. Stéphanie se porte volontaire pour nourrir les agneaux :

Nous déjeunons sur place d’un délicieux barbecue d’agneau (parilla de cordero) accompagné de salade et riches crêpes au dulce de leche en dessert. C’est donc le ventre bien rempli que nous prenons le petit bateau qui va nous amener devant la star du pays: le glacier Perito Moreno.

Petite promenade dans le parc national jusqu’à la plage de las Monedas. Au début du siècle dernier, avant la création du parc, les lieux étaient occupés par des fermes. Lorsque le parc a été fondé et que les fermiers sont partis, beaucoup ont laissé leur bétail sur place malgré l’interdiction.

Aujourd’hui, ces vaches sont revenues à l’état sauvage et représentent une population de 5.000 bêtes environ. Elles ne se laissent pas approcher par l’homme et sont une plaie pour la gestion du parc : elles broutent la végétation dont tous les jeunes arbres et empêchent la forêt endémique de se développer naturellement. Quelques unes sont abattues chaque année mais c’est un travail difficile.

Les paysages :

Le Perito Moreno, le glacier le plus célèbre d’Argentine : il n’est pas le plus grand du pays mais c’est le plus spectaculaire et le plus facile à observer. Il a la particularité d’avoir progressé jusqu’au début du XXè siècle. Lorsqu’il rejoint la langue de terre de la péninsule de Magallanes, le glacier isole le bras sud du lac et constitue une sorte de “bouchon”. Un lac séparé se forme dont le niveau monte de plusieurs mètres par rapport au niveau du reste du lac Argentino.

En quelques années, le niveau du lac monte de 7 à 11 mètres. Ensuite la pression de l’eau fait céder la glace. C’est un spectacle qui est suivi en direct par les télévisions, les webcams, les touristes et les scientifiques. L’eau circule, la glace s’effondre, puis le glacier progresse de nouveau et recréée un barrage naturel. Le niveau du bras Rico et du bras Sud varie donc de plusieurs mètres et empêche la construction de tout embarcadère fixe.

A bord du bateau nous prenons un apéro spécial : une boisson rafraîchie à la glace de glacier. Un morceau d’iceberg est débité en glaçon et accompagné au choix de whisky ou de soda :

Nous rejoignons ensuite la promenade en face de l’autre front du glacier, sur le bras de los Tempanos et observons les chutes de glace qui se produisent régulièrement après un bruit de craquement de la glace, le vol des hirondelles, et écoutons le grondement des avalanches sur la montagne. Impressionnant !

Mercredi 29 novembre 2017

Le musée des glaciers est à quelques kilomètres de la ville, une navette gratuite nous y emmène. Le paysage depuis l’entrée du musée est éblouissant, le bleu du ciel et le turquoise du lac contrastent avec la pampa semi désertique.

Le musée est très bien fait pour tout savoir sur la neige, la formation des glaciers sur la planète, les glaciers de Patagonie (maquettes, vidéos, films, graphiques etc) et se termine par une galerie cinéma effrayante sur les conséquences du réchauffement climatique :

Jeudi 30 novembre 2017

Excursion avec randonnée jusqu’au glacier Grande : cap au Sud en bateau, débarquement et marche jusqu’au petit lac Frias, traversée en bateau, zodiac puis la grande randonnée jusqu’au glacier.

Les paysages sont extraordinaires, des parois minérales impressionnantes comme à Yosemite, une rivière turquoise, les buissons aux baies rouges, le contraste entre la végétation de printemps et les zones minérales, les orchidées jusqu’au pied des glaciers Grande, Dickson et Cubo. Les sommets découpés forment la frontière avec le Chili, ils se découvrent sous les nuages et nous offrent aussi le spectacle d’une avalanche pendant que nous dégustons notre pique-nique. Grandiose ! Nous avons aussi vu une vache sauvage 🙂

Les paysages

Vendredi 1er décembre 2017

Réserve Laguna Nimez :

Dans la ville de El Calafate, la réserve municipale Laguna Nimez est animée par des passionnés d’oiseaux. La promenade n’est pas très longue mais elle offre près de 2 heures d’observation des oiseaux dans différents habitats sur une surface assez réduite: plage sur le lac Argentino, mares, steppe patagonne, lagunes, dunes, prairie, ruisseau, pâturage. Nous avançons d’un bon pas pour devancer le groupe d’enfants d’une classe la ville. Bien élevés ils se rangent sagement sur le côté du chemin pour nous laisser passer. Nous observons une foule d’oiseaux, presque tous sont au rendez-vous (sauf les flamants roses): canards, rapaces, chouette, oies, hirondelles, ibis, passereaux de toutes les couleurs. Le parcours offre quelques observatoires pour se poser et observer la faune à l’abri du vent.