Hiroshima

Jeudi 22 mars 2018

Shinkansen jusqu’à Hiroshima pour un séjour d’une nuit dans un B&B pas loin de la gare centrale (https://www.airbnb.fr/rooms/19900181). Comme recommandé par notre hôtesse, nous prenons le tram depuis la gare jusqu’au quartier de notre hébergement. Mais en fait il n’y a guère que 500 mètres à vol d’oiseau pour 6 arrêts de tram ! Cela va plus vite à pied, même avec nos sacs à dos. Hiroshima est une destination très touristique pour commencer notre circuit de 5 semaines sur l’île principale Honshu : nous voyons autant d’Occidentaux à la gare en 5 minutes que pendant nos 2 semaines à Okinawa et Kyushu réunies.

Balade jusqu’au site où se trouvait le Quartier Général de l’armée japonaise à la fin du XIXè siècle (armée impériale, guerre sino-japonaise 1894-1895). De cet immense QG, il ne reste que les fondations car le site a été détruit par la bombe atomique. Comme nous avons peu de temps sur place, nous n’allons pas de l’autre côté de la ville voir le lieu (“Atomic Bomb Dome”) où la bombe est tombée le 6 août 1945 , rayant de la carte une ville de 350.000 habitants.

 

Vendredi 23 mars 2018

Avant de quitter la ville, nous visitons à l’ouverture le château d’Hiroshima situé sur le même site que le siège de l’armée. Seule la tour du château (construction fin XVIè siècle) a été reconstruite en 1958. Cette tour de 27 mètres se trouve sur un élèvement de 12 mètres, soit une hauteur totale de 39 mètres. La défense du château était assurée par un système de douves qui permettait aussi d’inonder si nécessaire le camp des assiégeants… on comprend que le château n’ait jamais été attaqué. Du haut de la tour, nous avons une vue panoramique sur la ville et nous pouvons voir sa modernité, ses gratte ciels, ses boulevards.

A l’intérieur de la tour de 4 étages, un musée retrace l’ensemble de l’histoire d’Hiroshima (“Grande Ile” en japonais) avec des panneaux traduits en anglais (ouf !). Les premiers peuplements de l’embouchure du fleuve sont décrits ainsi que le système féodal japonais qui va se maintenir pendant 8 siècles jusqu’à l’ère Meiji (1868).

Dans le système féodal japonais, la caste des combattants (samouraïs) est sous l’autorité d’un seigneur (“daimyo”) et bénéficie d’avantages que leur envient les autres castes (paysans et marchands). Les samouraïs ont une vraie maison qui leur est fournie par le seigneur alors que les autres castes doivent payer un loyer au seigneur. Et luxe suprême les maisons des samouraïs ont des vrais lits, enfin des futons 🙂 Le musée fournit aussi des photographies de Hiroshima avant et après la bombe. Une exposition temporaire est consacrée à l’artisanat toujours vivant des peintures sur tissus.

Le jardin Shukkei-en nous accueille avec ses cerisiers en fleurs, ses carpes koï énormes et ses salons de thé avec des toits en chaume. C’est un jardin très ancien, commencé en 1620 sur le modèle des jardins chinois de Hangzhou. Il déploie l’art des paysages miniaturisés.

Sur une surface relativement réduite, le promeneur parcourt des panoramas variés : étangs, rivières, ponts, montagnes, collines, vallées, îlots et plusieurs types de végétaux (pins, feuillus, bambous, arbustes). Avec le début du printemps, c’est un régal. Le jardin, détruit comme toute la ville en 1945, a fait l’objet d’une restauration qui a duré jusqu’à 1974.

Yo est notre hôte à Miyajimaguchi (https://www.airbnb.fr/rooms/20135929): il nous attend à la gare, met nos bagages dans le coffre, nous sommes donc libres comme l’air (20 kilos de moins, un régime efficace). Yo nous dépose au départ du ferry pour l’île touristique de Miyajima et nous arrivons sur l’île à l’heure de la marée haute qui donne à son célèbre Torii flottant le cadre parfait de la carte postale.

2 compagnies de ferry assurent la traversée qui ne dure que quelques minutes, Miyajima vit essentiellement du tourisme et de la culture des huitres, les touristes profitant d’ailleurs des huitres 🙂

Le village avec ses nombreuses échoppes de brochettes (Stéphanie je t’ai vue dévorer des yeux les brochettes au poulpe alors que tu sors de table), ses pâtisseries avec des gâteaux en forme de feuille d’érable (“momiji manju”), ses grillades d’huitres et ses… okonomiyaki.

Après une longue attente pour nos estomacs, c’est enfin notre tour de nous installer au comptoir pour voir la préparation des spécialités de l’île, les galettes Okonomiyaki et accessoirement les manger. Comme au Teppanyaki, c’est tout un spectacle de voir officier les cuisiniers. Notre hôte et le Lonely Planet nous avaient parlé d’une galette garnie.

C’est plutôt un plat complet composé de très nombreuses couches successives. Les cuisiniers sont très adroits : pour gagner du temps ils cassent deux œufs à la fois, un dans chaque main pour le cuire sur la plaque chauffante. Ils commencent par faire la galette, un disque de pâte ultrafin. Puis ils mettent les légumes à cuire, chou vert râpé puis pousses de soja. Saupoudrage de cacahuètes hachées pour le croustillant, de paillettes de thon séché pour le goût, de sauce dédiée à l’okonomiyaki, ciboulette.

Les couches suivantes dépendent de la version choisie : lard ultrafin comme de la pancetta, crevettes, galette de fromage fondu croustillante, galette de pâtes soit soba (sarrasin) soit udon (blé) et, cerise sur le gâteau, des huîtres. Oui des huitres cuites, je sais que les puristes de la dégustation d’huitres vont crier au gâchis mais c’est excellent. Les parcs à huîtres nous avaient fait de l’œil depuis le ferry et les huitres sont énormes. Stéphanie fait la fermeture du restaurant : servie en même temps que tous les autres clients du comptoir, Stéphanie est bien sûr la dernière à manger 🙂

La pagode à cinq étages, construite en 1407, mesure 28 mètres avec des styles japonais et chinois :

Les biches sont nombreuses dans le village et les parcs mais peu de touristes respectent les panneaux précisant qu'”il ne faut pas les nourrir, ni les toucher car ce sont des animaux sauvages”. D’ailleurs les animaux n’hésitent pas à se servir et il faut faire attention à ses brochettes mais aussi aux papiers ou tissus qui pourraient leur sembler appétissants.

Nous allons jusqu’au jardin Otome. C’est fou, il y a des vagues de touristes amenés par les ferrys mais 300 mètres après avoir dépassé les boutiques, en montant vers ce jardin il n’y a presque plus personne. Nous pouvons profiter du calme, entendre chanter l’eau des torrents et observer des biches qui font la sieste à l’ombre des arbres en fleurs.

Lors des typhons, les pluies emportent tout sur leur passage, ce jardin et les chemins vers le sommet sont donc artificiels pour empêcher la colline de s’effondrer à chaque saison des pluies. C’est très bien fait pour que la main de l’homme reste discrète, les plantes et matériaux locaux sont privilégiés (hormis le nécessaire béton caché sous la mousse).

Nous apprécions de pouvoir échanger avec Yo qui est la perle rare car il a travaillé en anglais dans toute l’Asie, un Japonais qui parle vraiment anglais ! Nous discutons aussi avec 3 autres hôtes globe-trotteuses, 2 Chiliennes et 1 Néerlandaise.

 

Samedi 24 mars 2018

Après avoir pris le ferry le matin pour l’île de Miyajima, nous traversons le village de nouveau et nous dirigeons d’un bon pas vers le début du sentier de randonnée jusqu’au sommet du mont Misen soit plus de 1000 mètres de dénivelé.

Heureusement notre hôte Yo nous a prêté des bâtons de randonnée, l’ascension dure 2 heures jusqu’au mont Misen, nous croisons des Japonais qui disent tous “konichiwa !” (salut). Grâce aux bâtons, l’ascension n’est pas difficile (bon 2 jours plus tard nous aurons encore des courbatures) et nous sommes requinqués par un pique-nique en arrivant au temple. Le chemin est assez raide, de plus en plus d’escaliers en s’approchant du sommet. Mais la vue depuis l’observatoire au sommet est fabuleuse. Le chant des torrents et les autels bouddhistes accompagnent pèlerins et randonneurs.

Les statues sont revêtues de bonnets ou écharpes rouges (ou autres couleurs) :

Lors de la descente, Stéphanie admire les 2 statues du temple Njomon et jette un œil au temple Daisho-in :

 

Demain Okayama