Mercredi 25 avril 2018
7 heures de vol pour relier Tokyo à Denpasar, l’aéroport de Bali, c’est long, surtout avec un bébé juste derrière nous qui braille pendant la moitié du trajet et pas de film sur la compagnie (low cost) Air Asia pour penser à autre chose. Tout juste s’il reste du riz lorsque le chariot arrive jusqu’à nous. Arrivés à Denpasar, il fait chaud et moite et nous avons un premier contact avec la très dense et anarchique circulation indonésienne : 2-roues qui se faufilent chargés de plusieurs passagers et d’objets divers, voitures qui doublent par la droite, par la gauche, roulent au milieu ou sur le terre-plein. Ici on roule à gauche, enfin si on peut. L’hôtel n’est qu’à quelques minutes à pied de l’aéroport mais c’est tout un gymkhana pour l’atteindre, que ce soit en taxi ou à pied.
Jeudi 26 avril 2018
Même si nous sommes à Bali où la majorité des habitants sont hindouistes, nous sommes réveillés à 5 heures par l’appel à la prière de la mosquée voisine. Nous faisons ce matin un “saut de puce” en avion pour rejoindre Jogjakarta (“Jogja” pour les locaux) sur l’île de Java où débute notre circuit. A l’aéroport domestique de Denpasar, les voyageurs forment un tableau bigarré :
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les femmes en foulards de toutes les couleurs (rose, fleuri, imprimés géométriques, à visière intégrée pour se protéger du soleil),
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les enfants en T-shirt Hello Kitty ou Spiderman,
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les militaires en treillis,
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3 barbus assis en tailleurs et lisant le Coran en arabe. Ils ont respectivement une barbe blanche, une rousse et une barbe noire 🙂 Où ont-ils trouvé leurs barbes fournies ? Ici les hommes ont du mal à faire pousser un petit bouc. Des barbes postiches ?
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les touristes Occidentaux en short et coups de soleil
A Jogjakarta nous sommes accueillis par notre guide Ipung et notre chauffeur javanais Agus. Quand nous avons étudié les choses à voir en Indonésie, les moyens de transport et les commentaires de voyageurs, nous avons choisi de prendre un circuit avec une agence locale (Bali Ethnik) plutôt que de devenir fous avec la circulation.
Le programme du circuit de 4 semaines (2 à Java et 2 à Bali) est chargé avec des visites chaque jour et il commence par un massage javanais, tonique : tous les os de Stéphanie craquent, elle ne se rappelait pas en avoir autant.
Vendredi 27 avril 2018
L’hôtel à Jogjakarta, moderne avec une piscine, jouxte la mosquée dont la sono n’a rien à envier à la puissance de celle d’une salle de concert donc réveil à 4 h30 ! La première journée est très agréable.
Nous commençons par voir une grotte du culte catholique, seuls 3 % des Javanais sont catholiques dans cette île essentiellement musulmane. La grotte est très paisible, une dame prie en silence face à la Vierge, l’eau goutte dans des bacs comme une petite chanson.
Champ de cacahuètes, nous goûtons la cacahuète fraiche, rien à voir avec la cacahuète grillée, le fruit frais est croquant et vert. Après avoir acheté notre poisson aux pêcheurs de Gunung Kidul, nous nous baignons sur la plage déserte pendant que notre poisson cuit, elle est pas belle la vie ? 🙂 Dégustation du poisson grillé avec filet de citron, riz vapeur et non pas de piment même si c’est gentiment proposé 🙂 A Java et plus encore à Bali, les Indonésiens mangent en effet très épicé.
En face du restaurant se dresse en bord de mer le temple hindou de Pantai Ngobaran :
Samedi 28 avril 2018
Nous visitons le Palais du Sultan, le Kraton, qui témoigne de l’histoire de l’Indonésie à travers la vie des 10 sultans de Jogjakarta, les meubles du palais, les cadeaux reçus par les sultans des ambassadeurs du monde entier. Dans l’histoire récente du pays, le IXème sultan a aidé financièrement le Président Soekarno dans la lutte d’indépendance contre le colon hollandais, la lutte s’est achevée après la fin de la Seconde Guerre Mondiale avec l’indépendance du pays.
La longue présence hollandaise de 1602 à 1942 est très marquée avec la décoration, le mobilier, la vaisselle et des milliers de Néerlandais qui visitent toujours l’Indonésie, où certains d’entre eux ont des ancêtres et même des cousins 🙂 Les Hollandais avaient notamment développé des plantations sur Java : épices surtout (vanille, curcuma, gingembre, cannelle, clous de girofle) café, cacao.
Les collégiennes et lycéennes se jettent sur nous pour nous prendre en photo comme si nous étions des stars de Hollywood et non pas des touristes lambdas 🙂 Nous continuons la visite avec les bassins voisins où le sultan aimait se rafraîchir et se reposer avec ses concubines :
Mosquée cachée du sultan : une mosquée ronde en partie souterraine avec une issue secrète pour sa sécurité
Marché aux oiseaux et aux animaux
Déjeuner chez la sœur du patron de l’agence de voyage. Nous cuisinons avec elle pendant que son mari et le chauffeur restent à fumer en terrasse. C’est délicieux et beaucoup de travail de préparation des plats, et encore notre hôtesse a déjà préparé l’essentiel : les patates sont déjà cuites à la vapeur, les autres légumes lavés, les boulettes de bœuf déjà prêtes, la viande de poulet découpée et marinée.
Nous n’avons que le découpage des légumes et le moulage des boulettes à effectuer, et aussi écraser les patates en purée, c’est à notre portée ! Lufie s’occupe de la cuisson, friture à l’huile de palme. Petite discussion avec notre guide sur les avantages et inconvénients de l’huile de palme. Pourquoi ces critiques de l’Europe sur cette huile économique plébiscitée par les Indonésiens pour leur cuisine et par les industriels de l’agro-alimentaire ? Pour sauver les orang-outangs !
Après-midi, temple de Prambanan. Temple hindouiste du IXème siècle. En pierre de lave. Monumental, impressionnant, le temple central s’élève à 47 mètres de hauteur et comporte 240 temples, la plupart en ruines. Classé à l’Unesco, c’est l’un des sites les plus visités d’Indonésie avec l’autre grand temple Borobudur (bouddhiste, que nous verrons demain). Sculptures magnifiques. Les trois grandes divinités hindouistes ont chacune leur part : Brahma, Vishnou, Shiva.
Le temple central est dédié à Shiva et à Durga, l’épouse de Shiva. Les bas reliefs racontent l’éternelle lutte du bien et du mal. Nous ne sommes hélas pas familiers de la saga du Ramayana et ne retenons donc pas les nombreuses histoires décrites dans la pierre. Nous observons seulement le talent des sculpteurs d’il y a plus de mille ans. Les portes sont gardées par de féroces gardiens de pierres, tous crocs dehors. Le temple est détruit par un tremblement de terre au XVIème siècle et redécouvert par les Anglais en 1811, mais la remise en état n’a vraiment commencé que dans les années 1930. Entre temps, les pierres ont servi pour bâtir les constructions alentour. Le temple a été endommagé de nouveau en 2006 par un tremblement de terre.
Coucher de soleil sur la plage à Parangtritis où les habitants de Jogjakarta viennent passer le weekend : calèches et quads pour se détendre au bord de l’eau, grosses vagues avec gamins surfeurs très doués.
Soirée cyclopousse sur la grande place de Jogjakarta : Arnaud prend le volant dans notre bolide Pikachu et s’amuse beaucoup et moi aussi. En fait de bolide, c’est nous qui devons pédaler ! Ce sont des rosalies décorées de guirlandes de diodes colorées, avec sonos qui diffusent en boucle des tubes américains. Les familles indonésiennes se pressent dans ces véhicules scintillants, une circulation chaotique mais bon enfant :
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