Mercredi 14 mars 2018
Vol Naha-Kagoshima puis 45 minutes de bus pour aller de l’aéroport au centre-ville : le paysage est magnifique, la campagne autour de Kagoshima est très vallonnée, couverte de petites maisons, de rizières, de forêts de bambous, pins et feuillus en pleine floraison.
Après avoir déposé tous nos sacs de backpackers au B&B (https://www.airbnb.fr/rooms/6468697), nous faisons une promenade le long de la rivière et visitons le musée de la restauration Meiji. La restauration Meiji, commencée il y a tout juste 150 ans (1868), a marqué le réveil du Japon et sa ré-ouverture sur l’extérieur après le “splendide isolement” de l’ère Edo (1600-1868).
Le musée présente plusieurs éléments de l’éducation “gujo” (école primaire pour la classe des samouraïs) pratiquée alors à Kagoshima. Dans les écoles de Kagoshima, les enseignants valorisaient l’expérience au lieu de la théorie et l’éducation incluait notamment des épreuves sportives. Comme les jeunes samouraïs, Stéphanie s’entraîne à pousser face à un sumo virtuel. Sa poussée est “proche”, à quelques dizaines de kilos près mais on ne va pas chipoter, du record (183 kg) 🙂
La visite se poursuit avec la projection d’une vidéo retraçant le voyage entrepris par un groupe de 15 étudiants de Kagoshima jusqu’à Londres en 1865 afin de comprendre les raisons de la supériorité technologique et militaire de l’Occident (fabrication de l’acier, des armes, la construction de bateaux et l’industrie textile). Pendant leur long voyage par bateau, les étudiants sont notamment impressionnés par l’éclairage au gaz de ville de Singapour, par le chantier du canal de Suez et le chemin de fer anglais. Ils étudient à l’University College de Londres avant de repartir essaimer leur savoir au Japon et de faire partie des artisans de la restauration Meiji.
Nous apercevons le mont Sakura (“cerisier”), volcan toujours actif qui fume en continu depuis sa dernière éruption en 1955. Nous n’irons pas le voir de plus près les jours suivants du fait de la grisaille.
Après avoir activé notre pass régional JR Kyushu 5 jours (140 euros par personne), nous prenons pour la première fois le Shinkansen, le TGV japonais, afin de nous rendre à notre prochaine étape (Kumamoto soit 40 minutes de trajet) dans le B&B de Ken (https://www.airbnb.fr/rooms/22490709). La décoration du B&B est consacrée au manga et dessin animé culte One Piece (500 millions de mangas vendus, plus que Dragon Ball).
Samedi 17 mars 2018
A quelques stations de tram du B&B (1,5 euros par personne le trajet), nous faisons un déjeuner dégustation au pied du château avec la spécialité de boulette aux oursins, mais le meilleur du menu reste pour Stéphanie la salade de poulpe 🙂
Si vous ne parlez pas japonais, ce ne sera pas un problème dans la plupart de restaurants car les “maquettes” des plats sont exposés en vitrine. Je ne sais pas quelle est la technique mais cela donne faim ! Sinon il y a des photos, ou si c’est un boui-boui le patron vous montrera la traduction sur son smartphone.
Le château de Kumamoto, un des plus beaux du Japon, construit en 1467, a malheureusement été très endommagé par un tremblement de terre en avril 2016. Les fonds pour la reconstruction ont été collectés par des dons que les autres châteaux japonais ont solidairement recueilli. Les travaux de reconstruction ont commencé mais leur réalisation va durer 20 ans !
Pour la première fois en ce dimanche soir, nous n’arrivons pas à nos fins pour manger 🙁 Dans un bar-café, nous ne réussissons pas à commander les raviolis au poulpe, seulement des boissons, et pourtant le barman fait beaucoup d’efforts avec le traducteur de son smartphone pour discuter avec nous.
Lundi 19 mars 2018
Il fait plutôt beau et nous allons pouvoir profiter du jardin Suizenji Jojuen où nous nous rendons après l’arrêt-déjeuner, un grand bol de nouilles réconfortant et très économique.
Ce jardin japonais, même s’il est petit, couvre une partie du pays car il représente les stations du Tōkaidō, la principale route du Japon joignant la capitale du shogun, Edo future Tokyo, à la capitale impériale Kyoto. Nous reconnaissons seulement le mont Fuji 🙂 Le jardin a été construit à partir de 1636 comme une retraite pour le thé et sa construction a pris 80 ans, il abrite notamment un temple où les locaux viennent de recueillir, y déposer des vœux sur des tablettes en bois ou des papiers.
Le jardin est très agréable avec ses énormes carpes, des canards, tortues, hérons… et chats guettant vainement un moment d’inattention des pigeons et tourterelles. En ce printemps, les visiteurs viennent surtout pour “regarder les fleurs de cerisiers” et se prendre en photos car c’est aujourd’hui le début de la période d’hanami, même à Tokyo plus au nord. Il est même possible de louer des kimonos à la boutique à l’extérieur pour avoir une touche d’originalité supplémentaire sur les photos.
Mardi 20 mars 2018
Nous quittons Kumamoto et sa mascotte Kumamon avec le Shinkansen. Nous arrivons très vite (40 minutes) à Fukuoka, la ville des centres commerciaux et nous trouvons notre B&B (https://www.airbnb.fr/rooms/8637865) grâce aux indications de notre hôte, dûment traduites du japonais en français par le site Airbnb et stockées en PDF sur notre ordinateur. Sans cela, aucune chance de trouver notre logement au Japon.
Le métro nous emmène pour 2 euros jusqu’aux parcs mitoyens Ohiri et Maizuru et au château avec vue panoramique sur Fukuoka.
Il ne reste pas grand chose du château de Fukuoka. Les fouilles laissent d’ailleurs les historiens très divisés sur l’aspect original du château. Aujourd’hui le consensus décrit un fief très riche avec une tour d’au moins 5 niveaux dominant le domaine depuis le château. Après avoir gravi plusieurs volées d’escaliers, nous ne pouvons observer que 2 portes et la base en pierre monumentale de la tour en haut de la colline.
Malgré la pluie et la température fraîche (10°), nous nous abandonnons à la contemplation des cerisiers qui viennent de démarrer leur floraison :
Demain nous voyagerons en Shinkansen jusqu’à Hiroshima sur l’île principale du Japon, Honshu
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