Mercredi 9 mai 2018
Bali est surnommée l’île des Dieux du fait du nombre élevé d’édifices religieux et de la ferveur de ses habitants : l’île est couverte de temples hindouistes habilement décorés mais aussi chaque maison balinaise comprend un autel pour prier Brahma, Vishnou et Shiva. De plus, la crémation fait l’objet d’une cérémonie où assiste l’ensemble de la communauté, des sanctuaires familiaux sont présents dans les complexes d’habitation balinais.
Ces complexes, organisés autour d’une cour centrale, abritent de nombreux bâtiments : un pavillon pour les parents, des pavillons pour les enfants mariés, pour les autres parents, les invités, une cuisine, un grenier à riz et des sanctuaires :
La recherche de l’harmonie au sens du dharma hindou préside à la construction de ces complexes où les bâtiments sacrés (sanctuaires familiaux et sanctuaires de protection de la maison) sont érigés au nord et à l’est tandis que les bâtiments ordinaires occupent le sud et l’ouest considérés comme impurs.
Nous commençons naturellement notre séjour à Bali (Pemuteran à l’ouest de l’île) par la visite d’un temple, dédié au commerce. Le temple est pavoisé de blanc (le sacré) et de jaune (la fortune) et les Balinais se recueillent et déposent des offrandes. Les offrandes font plaisir à Brahma, Vishnou et Shiva et plus prosaïquement aux singes qui prennent ce qui les intéressent dans les offrandes, essentiellement la nourriture.
Pour notre 1er temple à Bali, nous y voyons aussi des chiens errants qui sont dans un état repoussant et qu’il ne faut surtout pas approcher du fait des maladies comme la rage. Les Hindous voient dans les chiens un véhicule de réincarnation aussi ils les laissent errer sauf en cas de morsures.
Pour la première fois en Indonésie, nous voyons des vignes (pas de vignes à Java pour des raisons religieuses) car l’alcool n’est pas interdit à Bali comme nous le verrons avec l’arak. Cependant la médiocre qualité du vin n’autorise pas l’exportation, les fruits sont peu sucrés et acides.
Achat de la carte SIM sous le nom de notre guide Ipung car les étrangers n’ont pas le droit d’avoir une carte SIM…
Jeudi 10 mai 2018
Baignade avec les locaux dans des bains installés par les Japonais pendant l’Occupation. Comme au Japon, les sources d’eau chaude abondent sur cet archipel volcanique, il est donc facile d’installer un onsen. C’est un jour de fête locale et de nombreux habitants sont aux bains en famille et pas seulement des touristes. L’eau n’est pas trop chaude et nous pouvons nager un peu et nous faire masser le dos par les jets sortant des bouches des statues.
Nous continuons la matinée avec la visite d’un joli temple bouddhiste récent et très coloré : bien que bouddhiste, il présente un style typiquement hindouiste puisque ce sont les artistes locaux qui l’ont construit. Les deux cultes sont compatibles puisque les Balinais considèrent Bouddha comme la neuvième et dernière incarnation de Shiva et ils ont aussi la même conception cyclique de l’univers.
Aujourd’hui l’événement, c’est les 18 ans de notre grande nièce et nous appelons via WhatsApp pour lui fêter ! Le 30 avril à Java, nous lui avons expédié une chemise batik et espérons qu’elle atteigne sa destination un jour !
Vendredi 11 mai 2018
Le matin, nous nous levons avant le soleil pour embarquer sur un petit bateau et apercevoir peut-être des dauphins. Au début il n’y a que 5 bateaux et nous voyons quelques groupes de dauphins puis au fur et à mesure le nombre de bateaux, provenant des hôtels de Lovina et de sa région , devient impressionnant. Nous pouvons comprendre que les pêcheurs aient préféré embarquer des touristes plutôt que vivoter de leur pêche mais il est probable que les dauphins finissent par se lasser de toute cette agitation et aillent nager dans des eaux plus calmes.
Samedi 12 mai 2018
Après notre déjeuner avec une vue spectaculaire sur le lac, nous partons pour une randonnée dans la forêt primaire avec un guide balinais. Pour la première fois, nous rencontrons un Indonésien préoccupé de la protection de la nature pour les générations futures. Ici, même à Bali, ce n’est pas une priorité et nous le voyons clairement avec les dépôts d’ordures sauvages un peu partout.
La promenade est très agréable, c’est toujours un plaisir de parcourir une forêt avec des arbres majestueux et ici les banians et les ficus sont gigantesques, un temple est caché dans la forêt. Nous terminons la balade par un tour du lac en pirogue, très paisible, un temple caché par l’ombre apparaît sur la rive.
Nous arrivons au village de Marga pour partager les activités des villageois balinais et sommes accueillis très chaleureusement par toute la famille et il n’y a pas de barrière de la langue car la patriarche était professeur d’anglais.
Notre première participation aux activités consiste à aider à la préparation du repas du soir : couper les légumes, boulettes de poisson. Notre contribution est légère : même si nous dépensons beaucoup de calories pour réduire les épices en sauce finement hachée, l’essentiel est préparé par nos hôtes et hôtesses.
Gentiment, ils ont évité tout piment pour ce repas, parfumé seulement avec des épices douces : ail, oignon, échalote, curcuma, deux variétés de gingembre, citronnelle. Brochette de poisson, beignet de tofu, sauce aux cacahuètes et bien sur riz vapeur! Ici les cacahuètes ont une saveur incomparable, elles sont cueillies dans les champs voisins et ne ressemblent pas aux petits cailloux salés que nous trouvons en sachet chez nous.
Nous dormons très bien dans notre chambre à la campagne. Nous avons un anti-moustique électrique, un bon lit et même notre propre salle de bain, nous n’attendions pas tant de confort de la nuit chez l’habitant.
Dimanche 13 mai 2018
Même si c’est dans notre programme, nous ne visitons pas l’école car elle est fermée le dimanche. Dimanche, les enfants sont devant la TV dès le matin avant de jouer aux cerf-volants 🙂
Le matin, avant même le café, nous commençons notre journée par une balade autour de la maison. En alternance avec le riz, les Balinais cultivent sur leurs parcelles les fleurs destinées aux offrandes. Après le petit-déjeuner, nous procédons au pilage et aux tamisages successifs des grains de café (préalablement séchés et torréfiés). Mais ça c’était la partie facile, la suite allait être plus difficile, du moins pour moi.
Voilà la partie difficile…cours de musique traditionnelle : nous commençons par une démonstration de xylophone en bambou. Le xylophone, cela a l’air facile quand c’est le papy qui joue. Mais pour faire pareil, c’est clairement une autre histoire : je suis officiellement nul alors que Stéphanie s’amuse comme une gamine. Notre professeur de musique dit qu’elle n’aura besoin que de 2 semaines pour apprendre et moi de 3 mois (et encore je n’en suis même pas sûr).
Le cours suivant est une lecture chantée (vraiment les Dieux m’ont abandonné pour me faire ça !) du texte du Ramayana en indien et en indonésien, nous ne saurons jamais si Stéphanie était douée car la lecture est réservée au chef de famille, le papy. Bon je ne pense pas qu’ils m’embauchent comme officiant même si je suis au moins capable de lire le texte qui est en alphabet latin et pas seulement en alphabet traditionnel.
Pour m’achever, petit cours de danse : comme pour les percussions nous sommes peu virtuoses mais nos deux professeurs s’amusent comme des petits fous à danser avec nous, même si pour notre part nous dansons plus le mia que le legong (la danse de l’amour).
Les activités suivantes sont manuelles avec la fabrication des offrandes. Notre jeune hôte et son épouse nous montrent les fleurs aux couleurs des dieux et comment composer un panier, c’est facile. Le second exercice est plus compliqué, c’est le tressage et attention nous devons apprendre deux motifs différents, d’abord une sorte de petit nœud répété, puis une sorte de natte. Cela nous demande plus de concentration que la rédaction d’un compte-rendu de réunion, notre cerveau n’est pas habitué. Mais nous réussissons, même si nous mettons dix fois plus de temps que les enfants !
Après l’activité spirituelle, une activité plus utilitaire avec la fabrication de l’huile de coco. C’est moi qui rape mais c’est notre hôtesse qui procède à la fabrication. Elle attise le feu non avec un soufflet mais en soufflant dans un bambou. Elle mélange la pulpe rapée avec de l’eau puis sépare l’huile de l’eau grâce à la chaleur sur le fourneau, l’huile est récupérée à la surface avec une petite louche plate. Cette huile sert aux massages.
Nous faisons ensuite une petite promenade dans le village pour observer les constructions traditionnelles et le patriarche nous explique aussi qu’une partie du terrain est communément réservée aux plantes utiles aux célébrations: bambous, bananiers, cocotiers, fleurs.
Puis nous sommes invités avec respect à participer à la prière hindouiste en l’honneur de Brahma, Vishnou et Shiva avec pour symboles les fleurs et le riz. La prière est un moment émouvant où nous ressentons la ferveur de nos hôtes mais aussi leur tolérance car pour faire le chemin vers nous, ils chantent ensuite des chants de Noël ! 🙂 En effet, les Balinais sont fascinés par les chorales et les chants entonnés par l’ensemble des fidèles. Ici, que ce soit chez les hindouistes ou les musulmans, seul l’officiant psalmodie le livre sacré. Alors que dans nos églises, l’ensemble des fidèles chante en chœur, même si ce n’est pas toujours juste.
La dernière étape de la visite nous emmène à la rizière : la vache s’enfonce dans la boue et le conducteur galère pour conduire la charrue dans ces conditions. La vache apprécie de prendre un bain après son travail, c’est pas trop mal d’être une vache (animal sacré) à Bali. Sur une parcelle, un repère délimite une surface d’un mètre carré où le riz est repiqué avec des intervalles de 20 cm.
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