Himeji

Jeudi 29 mars 2018

Court trajet en Shinkansen pour Himeji (20 minutes). Notre B&B d’aujourd’hui est dans une vieille maison japonaise occupée par une boutique de kimonos (https://www.airbnb.fr/rooms/16783186).

Le château de Himeji est visible depuis la gare au bout de la perspective. Himej-jo, surnommé le “Château du Héron blanc” du fait de sa couleur et de sa forme, a été épargné par miracle en 1945. Ce château est le 1er site japonais inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité. Comme un écrin, il est entouré de 1000 cerisiers au maximum de leur floraison, le spectacle est époustouflant.

Himeji-jo est à notre avis le plus beau château du Japon, il a rouvert en 2015 après cinq années de fermeture pour rénovation : nous le voyons ainsi blanc comme neige, immaculé. Stéphanie ne sait plus où donner de la tête, elle prend 100 photos à la minute, la batterie du smartphone va s’épuiser avant elle 🙂

Nous commençons par la visite du jardin qui jouxte le château, le Koko-en. Contrairement à la plupart des jardins que nous avons visités, celui-ci est récent (1992). Mais il est conçu et bâti sur le modèle des techniques de jardinage du XVIIe et XVIIIème siècles.

Comme il est presque midi, nous nous arrêtons juste après l’entrée du jardin pour profiter du restaurant avant que les hordes de touristes n’aient vidé la cuisine. Le menu dégustation est déjà épuisé, mais il reste des plats de la spécialité locale: l’anguille. Savoureux. Le cadre ne pourrait pas être plus beau avec la vue sur le bassin des carpes, les érables, la cascade, les arbres en fleurs, les oiseaux :

Nous avons ensuite toute l’énergie nécessaire pour affronter la foule. Le jardin a été pensé pour offrir un exemple de jardin traditionnel mais aussi pour offrir des vues imprenables sur le château de Himeji. Double splendeur, les fleurs, l’élégance du jardin et en plus la vue vers le château dominant son esplanade de cerisiers en fleurs. C’est tellement beau que de nombreux films ont été tournés ici. La visite est charmante, des murs de bambous séparent les 9 différents jardins pour laisser la surprise aux promeneurs. Et oui, il y a des hérons dans le jardin, mais nous n’avons vu que des gris pas de héron blanc aujourd’hui. Une originalité : le pont couvert qui sonne comme un gong lorsqu’on le parcourt.

Après cette splendide entrée en matière, nous nous dirigeons vers le château. Nous sommes entourés de cerisiers en fleurs mais aussi de milliers de touristes. Construit au tout début du XVIIème siècle, le château fête ses 400 ans et présente l’art architectural japonais à son sommet, les meilleurs bâtisseurs ont œuvré pour sa construction.

Le donjon est très haut avec ses 92 mètres sur 7 étages et une troupe de guides souriants canalise la foule de visiteurs afin d’éviter les chutes et bousculades dans les escaliers. C’est difficile à imaginer tant le bâtiment est beau mais il a bien été construit par et pour les militaires. La position dominante, les 21 portes, les remparts, 27 tours, les douves, les nombreux espaces pour les râteliers, les fenêtres pour évacuer la fumée des fusils, les 997 meurtrières de formes différentes pour les arcs ou les fusils, les barreaux aux fenêtres, les plates-formes pour lancer des pierres, tout était pensé pour pouvoir affronter des armées ennemies.

Seuls une tour et un passage couvert étaient un peu plus décorés et habitables car destinés à héberger les dames du château, épouses ou filles du seigneur et leurs servantes et dames de compagnie.  Malgré la foule qui nous entoure, la visite est magique avec les différentes vues sur les cerisiers, la ville, les jardins.

C’est d’une beauté à couper le souffle et la floraison recommencera en octobre car ces cerisiers sont d’une variété qui fleurit deux fois par an (mars et octobre), incroyable non ? Nous ne serons pas là pour le vérifier même si Stéphanie aimerait bien retourner à Himeji lors de chaque floraison 🙂

Vendredi 30 mars 2018

Ce matin, nous profitons encore une fois de notre charmante hôtesse qui parle assez anglais pour nous recommander la visite du Mont Shosha et son complexe bouddhiste Shoshazan Engyoji. Nous nous y rendons en bus puis en téléphérique, c’est bien pensé, un guichet d’information vend un billet combiné juste devant la gare.

Stéphanie espérait, à tort, épargner ses mollets car cette fois nous prenons le téléphérique. Mais après le téléphérique, il y a encore du dénivelé 🙁 Encore un lieu dont la beauté a inspiré le cinéma, et pas seulement les cinéastes japonais mais aussi Hollywood car le film “Le dernier samouraï” avec Tom Cruise a été tourné ici.

Les temples en bois sont dispersés sur tout le sommet de la montagne, entouré des forêts, impressionnant ! Le site a été fondé par un moine bouddhiste il y a plus de mille ans. La renommée du site est venue très vite et la montagne est devenue un centre d’entraînement pour les prêtres. La plupart des bâtiments ont été détruits et reconstruits au XXème siècle. La tour de la cloche (campanile) est la plus ancienne, construite en 1332, entourée de cerisiers en fleurs, est  très photogénique.

La nature aussi est de la partie pour rendre la visite magique : avec les arbres en fleurs, le pin millénaire géant, le parfum des jasmins, une biche (“c’est une vraie ?” a demandé Arnaud, surpris de la rencontre) et des carpes rouges.

La montée en téléphérique offre une vue superbe sur la ville et les collines couvertes d’arbres en fleur, le ciel est complètement bleu et dégagé, sans un nuage. L’ascension à pied vers les temples est ensuite progressive, tant pour l’effort des mollets que pour la taille des monuments. D’abord une pente douce et des statues de Bouddha, puis montée plus raide et des autels et petits bâtiments puis finalement escalier intimidant jusqu’au temple principal (Maniden ou sanctuaire de Mani), immense, semblant flotter dans le ciel.

Quelques personnes font l’ascension avec ferveur, espérant la purification du corps et de l’esprit promise par Monju le dieu de la sagesse et de l’intelligence. La plupart viennent en touriste ou avec les enfants.

 

En fin d’après-midi, le train nous dépose à notre destination pour la nuit, Kobé. Et là, nous sommes perdus car le plan téléchargé ne nous permet pas de trouver notre B&B (https://www.airbnb.fr/rooms/21208218), Google Maps est tout aussi paumé et les plans japonais sont illisibles même pour les locaux. Nous sommes sauvés par 2 habitants de Kobé qui se proposent spontanément de nous amener jusqu’à notre porte ! Il va sans dire que personne à Paris ne serait aussi sympa avec un étranger 🙂

De même au supermarché, les clients se proposent de nous aider. Pour le dîner au resto alors qu’il n’y a que des menus en japonais sans photos, les clients du restaurant et le cuisinier (formé à Lyon !) nous aident à commander. Nous pouvons ainsi savourer du célèbre bœuf de Kobé, ce qui était l’objectif de notre escale 🙂