Osaka-Kyoto

Samedi 31 mars 2018

Nous sommes à Osaka, la deuxième plus grande ville du Japon. La mégapole qui ne finit jamais et défile ininterrompue, impressionnante à voir depuis le train. Nos pas nous amènent devant le château Osaka-jo.

Mais comme il y a foule et une longue attente pour entrer, nous nous contentons d’observer l’animation et de visiter les jardins voisins. Pour l’animation, nous sommes servis car un concert d’un boys band a lieu. Une foule impressionnante de jeunes filles disciplinées vient applaudir ses idoles.

Cela ne fait pas nos affaires car tout le complexe à côté du château est réquisitionné pour cet événement, ce qui veut dire pas de restaurants ! Il nous faut donc faire tout un tour du quartier pour déjeuner. Nous nous sommes très vite habitués à trouver un troquet à chaque coin de rue, là il nous faut 15 minutes de marche pour retrouver une rue commerçante.

Les jardins sont animés, c’est le weekend et les familles sont de sortie. Qui a dit que les Japonais n’avaient plus d’enfants, nous en voyons beaucoup depuis que nous avons atterri sur l’archipel nippon. Ici ils jouent avec un petit train, un Shinkansen bien sûr !

Pour bénéficier d’un moment de calme, nous visitons le jardin Keitakuen (https://osaka-info.jp/en/page/keitakuen-garden). Un exemple de jardin féodal, créé pour une riche famille de marchands, les Sumitomo. C’est petit mais charmant. Une oasis de tranquillité au milieu de l’agitation frénétique d’Osaka.

Le soir nous sortons. Oui, c’est rare, nous ne sommes pas des vampires et profitons essentiellement de nos journées à la lumière du soleil. Et le soleil nous le rend bien car la météo est très clémente depuis notre départ. Mais Osaka est célèbre pour ses lumières nocturnes. Nous nous fixons donc un objectif gastronomique et touristique : l’objectif gastronomique, c’est de goûter les boulettes au poulpe : takoyaki. Une spécialité locale vendue dans la rue. Et par l’occasion de parcourir la promenade le long de la rivière, le fameux axe Dotomburi et ses panneaux publicitaires lumineux.

Le quartier branché Amerika, où nous croisons une rareté, des Japonais qui ne sont pas habillés discrètement. Bon, par rapport aux passants du métro de Londres ou Paris c’est assez sobre mais ici c’est une attraction. Oh un punk ! J’ai compté un blouson en jean et un autre en cuir, cela reste modéré… Mais les coupes de cheveux et bijoux sortaient du lot.

Les Japonais ont en effet le plus souvent un uniforme : uniforme d’écolier(e) avec les couleurs de leur école puis plus les uniformes des “salarymen”, cadres et employés des grandes entreprises : costume sombre et chemise blanche pour les hommes, tailleur noir pour les femmes, d’un triste et d’un conformisme à pleurer.

Le diner au comptoir avec les buveurs de whisky japonais : quand dans les guides, on vous conseille d’aller dans des boui-bouis pour rencontrer les Japonais, nous confirmons. Ce soir c’était drôle. Nous sommes allés dans un petit troquet, un comptoir, 8 tabourets, une plaque chauffante pour les okonomiyaki “à la façon d’Osaka”. Nous avions goûté les okonomiyaki “à la façon d’Hiroshima”, c’était énorme et tout un spectacle. Ici la portion est plus raisonnable mais le spectacle est dans la salle.

A notre droite, deux messieurs en costumes. Ils ont visiblement déjà descendu plusieurs whiskies et continuent allègrement à notre arrivée. Ils nous parlent d’abord en anglais puis très vite en japonais en oubliant que nous ne le parlons pas et cela ne fait rien. Ils tiennent à nous serrer la main en partant. Nous échangeons des sourires avec nos voisins de gauche qui eux ont moins bu. La patronne est aux petits soins avec tous, très souriante. Elle porte presque les messieurs à la porte, la terre tangue beaucoup pour eux !

Nous parlons un peu de Paris avec les dames à notre gauche. Et nous repartons encore avec d’autres sourires et deux porte-bonheurs que nous gardons précieusement dans nos poches, au cas où 🙂 Un beau moment alors que nous n’espérions pas grand chose sous la pluie du soir. La bonne humeur ça réchauffe !

Dimanche 1er avril 2018

Comme l’hébergement est cher à Kyoto, même en nous y prenant avec 2 mois d’avance, nous avons choisi de nous servir d’Osaka comme base pour visiter “Kyoto la Belle”. Nous consacrons notre 1ère journée de visite au complexe religieux Fushimi Inari-Taisha et à la randonnée sur le Mont Inari.

Ce complexe religieux est consacré aux dieux du riz et du saké depuis le VIIIè siècle. Les dieux s’incarnent dans un renard : les statues de rusés goupils tiennent donc dans leur gueule la clé du grenier à riz. L’ensemble religieux est très étendu et propice à la promenade. Passée l’entrée congestionnée de touristes, nous faisons une chouette balade, sous les bambous, puis les cerisiers en fleurs, les pins pour finir par une raide grimpette. Nous pique-niquons tout en haut. Bien sûr prévoyants, nous avons acheté notre boîte bento (peu chère, bon et joliment présentée) en sortant de la gare.

L’infinité de toriis, image célèbre de Fushimi :

Le temple et le jardin, Tofuku. Nos pas nous conduisent naturellement vers ce lieu de spiritualité. Bon, en fait nous avons juste suivi l’autre pente de la colline pour redescendre du mont Inari et sommes tombés presque par hasard sur ce temple zen de 750 ans.

Les bâtiments impressionnent par leur taille (pour abriter une statue de Bouddha de 15 mètres!) mais nous avons préféré les jardins dont le jardin zen contemporain (Hojo Hasso). Le bâtiment central a été reconstruit en 1890 et les jardins en 1939. Particularité unique au monde, les jardins sont présents des 4 côtés et arborent 4 styles différents. Au sud, un jardin minéral où 4 rochers symbolisent des îles sur un océan (de gravier soigneusement ratissé), à l’est cinq reliefs couverts de mousse figurent le cinq montagnes sacrées, à l’ouest un motif moderne de carrés d’azalées et de gravier blanc, au nord un jardin minéral qui dessine un échiquier de roches et de mousses :

L’excursion se poursuit au centre-ville de Kyoto avec le Parc Impérial où nous faisons une pause sous les cerisiers en fleurs avant de parcourir le quartier de Gion. Le parc impérial est immense, les palais impérial et le palais Sento Gosho semblent perdus dans cette verdure. Un repos apprécié de rejoindre la foule dans les ruelles de Gion.

Nous voyons les temples à Kyoto dont le temple préféré des geishas dans le fameux quartier de Gion : nous n’avons pas croisé de geisha (ou alors incognito) mais nous avons vu beaucoup de Japonaises en tenue traditionnelle, c’est somptueux. Stéphanie s’arrête plusieurs fois devant les nombreuses boutiques de locations de kimonos mais ne franchit pas le pas, d’ailleurs nous remarquons que très peu d’Occidentales louent des kimonos.

Dans Gion nous nous promenons le long des boutiques : de très beaux vêtements dont certains fabriqués avec des designs anciens. Nous n’achetons pas car les sacs à dos sont déjà trop lourds 😉

 

Jeudi 5 avril 2018

De retour à notre base, un nouveau logement à Osaka, après l’expédition aux champs d’Hongu, nous faisons une nouvelle excursion à Kyoto en commençant par une visite matinale au Temple du Pavillon d’or. Le Temple est une vision emblématique du Japon et le monde entier se presse pour observer le Rokuon-ji sans pouvoir y pénétrer. C’est un temple bouddhiste zen mais ici pas de zénitude. C’est la foule, encadrée par des guides japonais en uniforme et gants blancs pour canaliser le flux de touristes et éviter les bousculades.

Le style du temple et du jardin est typique de l’époque Muromachi. C’est un mélange : le rez de chaussée est de style impérial XIème siècle, le 1er étage de style aristocratie guerrière et le sommet de style chinois zenshu-butsuden. Car le commerce avec la Chine était prospère à l’époque et a propagé la renommée de cette villa unique. D’abord villa construite pour un homme d’Etat, rachetée par un puissant shogun, qui la lègue pour qu’elle devienne un temple ce qu’elle est toujours aujourd’hui avec des rituels précis selon un calendrier spécifique.

Je n’ose pas imaginer la foule ces fameux jours où les statues qui sont cachées le reste de l’année sont alors exceptionnellement visibles du public ! A l’origine seul un étage était couvert de feuille d’or. Après un incendie, le temple a été reconstruit à l’identique mais en ajoutant une couche de feuille d’or à l’étage. Malgré la foule, la vue de ce bâtiment qui brille comme un bijou et se reflète dans son lac est spectaculaire :