Oslo

Mercredi 20 juin 2018

Nous avons passé une agréable journée en train pour rejoindre Oslo depuis Trondheim : les paysages sont magnifiques, les rivières turquoise rappellent les Rocheuses Canadiennes, les collines couvertes de bruyères en fleurs évoquent l’Ouest irlandais :

Nous arrivons donc en forme pour grimper les 4 étages de notre B&B où Tommy nous accueille avec le sourire et une foule d’adresses à nous recommander.

Jeudi 21 juin 2018

Sous un ciel couvert, nous faisons une longue promenade dans Oslo en commençant par le quartier flambant neuf de Bjørvika. Bjørvika est sorti de terre il y a 10 ans avec des immeubles de bureaux de Barcode, des logements et l’Opéra. Le développement de ce quartier culturel et d’affaires sera finalisé l’an prochain à l’achèvement du nouveau musée dédié au peintre Edvard Munch.

Nous rejoignons le centre historique qui abrite des immeubles construits à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle dans les styles Dragons et Art Nouveau :

Vendredi 22 juin 2018

Nous commençons la journée par la visite du Centre de la Paix Nobel (http://www.nobelpeacecenter.org/en/) : le rez-de-chaussée est consacré à l’exposition temporaire de l’américaine Lauren Greenfield sur la “Génération Richesse”. Il ne s’agit pas d’une exposition sur “les riches” mais plus largement sur notre aspiration à la richesse et notre besoin de la montrer (“It’s not about the rich, it’s really about our aspiration to wealth, and our needing to show it off”).

L’exposition, fruit de 25 ans de travail de Lauren Greenfield, comprend des centaines de photos, d’interviews et de vidéos, elle montre l’aspiration à la richesse dans toutes ses dimensions : depuis les concours de beauté des Miss et leur rapport à la célébrité, le sexe et la richesse, l’obsession du corps, les impacts sur l’identité, la famille, le statut en cas de perte de sa richesse (ex: la crise de 2008). Cette aspiration à la richesse est partagée mondialement,  Lauren Greenfield nous emmène dans différents pays (USA, Chine, Russie, Irlande, Dubaï).

Alfred Nobel, brillant chimiste suédois, se spécialise dans la recherche sur les explosifs :  il invente la dynamite en 1867, dépose de nombreux brevets et fonde un empire industriel (usines d’armement, carrières). Sans enfant, il décide de léguer l’intégralité de sa fortune afin de créer des prix qui récompensent depuis 1901 des personnes ayant rendu service à l’humanité dans 5 thèmes dont un, “paix et diplomatie”, est décerné à Oslo.

L’obtention du Prix Nobel de la Paix a notamment apporté une notoriété internationale et donc protégé de la répression certains opposants politiques comme le Polonais Lech Walesa (lauréat en 1983), la Birmane Aung San Suu Kyi (lauréate en 1991), l’Iranienne Shirin Ebadi (lauréate en 2003) et le Chinois Liu Xiaobo (lauréat en 2010).

Dans d’autres cas, il a récompensé les efforts de dirigeants pour parvenir à une réconciliation historique : Mandela et Frederick De Klerk (co-lauréats en 1993) ont mis fin à l’apartheid, John Hume et David Trimble (co-lauréats en 1998) pour leur contribution à la paix en Irlande du Nord.

Une autre exposition temporaire est dédiée à l’interdiction (souhaitée) des armes nucléaires. L’exposition commence avec les 2 bombes lancées au Japon mais attire l’attention sur d’autres faits (oubliés) comme les  impacts sur les populations des tests pratiqués par les grandes puissances (ex: tests américains aux Iles Marshall).

Aujourd’hui les armes ont désormais une puissance bien supérieure et les innovations technologiques facilitent leur utilisation (miniaturisation, transport…). Surtout, le “Club” des puissances nucléaires s’est élargi des 2 superpuissances initiales (USA, URSS) à des pays comme l’Inde, le Pakistan (pas très rassurant), la Corée du Nord (encore moins rassurant, même si Kim est un “great guy” pour Trump) et très probablement Israël.

Déjeuner rapide à la cafétéria du nouvel Opéra d’Oslo (https://operaen.no/en), achevé en 2008, avant d’effectuer la visite guidée. Ouvert en 2008, l’Opéra d’Oslo est devenu le symbole de la ville. Le concours d’architecture avait attiré plus de 200 projets, présentés anonymement  au public et au jury. Les Norvégiens sont donc très fiers que ce soit un projet norvégien qui ait été retenu.

Les matériaux de construction utilisés sont du marbre blanc de Carrare en Italie, du bois de chêne norvégien, du verre et des luminaires norvégiens. Le hall est très lumineux et ce qui fait la joie des touristes, c’est le toit sur lequel on peut se promener et admirer la vue sur la ville et la baie d’Oslo. La promenade aménagée pour monter sur le toit est grandiose, l’espace sur le toit est si vaste que des concerts gratuits y sont donnés en été.

Le site de l’Opéra comprend 2 bâtiments distincts : un bâtiment avec les salles de spectacle (2 auditoriums : un grand auditorium de 1350 places et un petit 400 places plus une salle de répétition) et un second bâtiment avec les bureaux et ateliers. Nous allons dans les coulisses de l’Opéra et du ballet (salles de danse, vestiaires, bureaux) et nous pouvons voir les “artistes de l’ombre” au travail. Au total 700 employés travaillent sur le site : costumiers, habilleurs, techniciens, troupes de l’Opéra et du Ballet (musiciens, danseurs, chanteurs).

Notre guide est d’ailleurs un ancien choriste qui revient chanter à l’occasion. Il nous fournit des masses d’informations sur ces salles de spectacles ultra modernes, tout a été pensé dans les moindres détails. La scène, les rideaux, les éclairages, tout est modulable et piloté par ordinateur. Le plafond au dessus de la scène principale s’élève à plus de 35 mètres de haut pour offrir une caisse de résonance puissante, les sièges sont garnis d’un rembourrage spécial pour que le son soit le même que la salle soit vide ou remplie, parfait pour les répétitions des artistes.

Un tableau rend hommage à la cantatrice la plus connue de Norvège, spécialiste des rôles wagnériens, elle sauve les théâtres américains de la faillite dans les années 30 tellement son talent attire les foules. Lorsqu’elle est nommée directrice de l’Opéra dans les années 50, elle paie elle-même une partie des frais car le budget pour les arts est très pauvre au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Devinez-vous son nom ?

 

Samedi 23 juin 2018

Excursion à la péninsule de Bygdøy où nous visitons le Musée folklorique norvégien (https://norskfolkemuseum.no/en), un musée présentant l’habitat traditionnel des différentes régions de la Norvège. Ce musée est un précurseur car il a été fondé à la fin du XIXème siècle (il n’existe pas de musée comparable en France par exemple), c’est le premier musée en plein air au monde et il abrite aujourd’hui 150 maisons.

Le site est très étendu et très varié : les bâtiments présentés sont ruraux (fermes, granges, greniers de toutes les régions, commerces) mais aussi urbains avec des immeubles d’Oslo (habitations, banques, ateliers).  Les bâtiments sont meublés comme s’ils étaient encore habités. Le site est très vivant avec des champs cultivés, du bétail, les animaux de la basse-cour, des acteurs jouant les fermiers des années 50, des démonstrations de danses traditionnelles, cuisson et dégustation de galettes au fromage.

Stéphanie a été passionnée par :

  • l’immeuble d’Oslo qui présente, côte à côte et dans les moindres détails de la décoration, des appartement-témoins de 4 époques différentes : le milieu du XIXème siècle, le début du XXème siècle, les 60ies et les 70ies

  • l’église toute en bois du XlIIème siècle, dragons sculptés, perles de résine, runes sculptées, mélange de catholicisme et de culte d’Odin (son cheval à 8 pattes est gravé dans le chœur)

Aujourd’hui c’est la fête de l’été avec barbecues, danses traditionnelles, tours en carriole à cheval, tressage de couronne de fleurs pour les enfants, et concerts gratuits ce soir.

Une exposition temporaire décrit le rôle très important du prêtre dans les villages norvégiens jusqu’aux années 70-80 : le prêtre est un fonctionnaire et est le notable le plus considérable du village. Le prêtre exerce plusieurs missions : il assure aussi l’instruction, s’occupe des pauvres et tient l’état civil. C’est par lui que le savoir, le progrès ou la mode parviennent dans les provinces.

La Norvège a été christianisée au XIème siècle, est restée catholique jusqu’en 1537, date où le roi danois Christian III impose par la force le protestantisme à ses sujets danois et norvégiens. Christian était un fervent Luthérien, partisan du culte protestant qui se propage alors en Europe. La conversion des royaumes du Danemark et de Norvège à la foi protestante n’a pour lui que des avantages :

  • le roi devient le chef de l’Église et exerce le pouvoir spirituel à la place du Pape. Christian III nomme les évêques danois et norvégiens qui sont désormais tous luthériens.

  • Christian III fait par la même occasion main basse sur les possessions de l’Eglise. Il aurait pu dire ces mots : “ce qui était à l’Eglise, reste à l’Eglise, puisque l’Eglise c’est moi” 🙂

Malgré la résistance souterraine des Norvégiens pour conserver la religion catholique, le protestantisme s’installe. Son message parle aux plus démunis et la plupart des prêtres catholiques embrassent la nouvelle religion et la transition se fait sans effusion de sang.

La seconde exposition concerne l’intérieur des maisons traditionnelles et évoque la révolution de l’invention de la cheminée : avant cela, les maisons n’étaient que des cabanes sans fenêtres. Le toit avait un trou au milieu, un feu en dessous, le trou du toit servait à la fois pour la lumière et l’évacuation de la fumée.

Lorsque des vraies cheminées ont été construites, l’architecture des maisons a changé radicalement : des fenêtres ont été ajoutées, avec l’entrée de la lumière et une bonne évacuation des fumées, des décorations en couleurs et non plus seulement gravées dans le bois devenaient possibles. Les objets et meubles en bois peints norvégiens traditionnels étaient variés, colorés, ces objets restaient fidèles aux motifs médiévaux populaires ou suivaient les modes, un régal pour les yeux.

Lundi 25 juin 2018

Oslo est une ville calme où nous n’avons pas l’impression de foule sauf au nœud de transport de la gare centrale (bus, tram, train, métro). La ville est étendue avec ses 450 kilomètres carrés (4 fois la superficie de Paris) et une population de seulement 600.000 habitants. L’impression de calme est accrue par le grand nombre d’espaces verts urbains, dont le Vigeland Park où nous allons passer la journée.

Vigeland Park abrite une exposition permanente de 200 statues, réalisées par le sculpteur norvégien Gustav Vigeland dans la première moitié du XXème siècle. Gustav a consacré 20 ans de sa vie à la réalisation et à l’installation de ce lieu qui abrite ses sculptures en granit ou en bronze, des portes ouvragées et une fontaine monumentale en gypse. Le cadre est très agréable avec des parterres de fleurs dont des roses de toutes les couleurs :

Mardi 26 juin 2018

Baignade et randonnée autour du lac de Sognsvann, à 7 kilomètres du centre-ville :