Big Apple nous voici!
Mardi 1er août : Roissy – Newark
Nous passons le contrôle des passeports à Roissy terminal 1 comme des fleurs car les bornes Parafe fonctionnent…vive la technologie 🙂 Le voyage commence bien.
Tout est normal : Stéphanie est malade, dit qu’elle va mourir là et… se couche par terre au milieu du hall du contrôle de l’immigration. Malgré cette intermède théâtral, l’officier de l’immigration nous laisse entrer, après s’être assuré que nous avons bien déjà nos billets d’avion pour quitter les États-Unis. Ouf ils ne veulent pas émigrer chez nous.
Nous déjeunons dans un restaurant américain typique…un Italien où Stéphanie picore quelques graines et boit un peu de bouillon, bref elle fait bombance. Pendant ce temps…long, très long, je m’empiffre de pâtes aux crevettes et je termine en beauté par un tartufo (glace au chocolat, pistache et fraise). Par contraste avec ma tendre moitié, je me sens obligé de faire honneur aux plats du restaurant et plaisir à la serveuse Sue qui nous chouchoute d’autant plus que nous sommes les seuls clients 🙂 Nous prenons les clefs de notre premier logement (Airbnb à Jersey City) et le jet-lag a raison de nous.
Mercredi 2 août :
Nous entamons notre séjour new-yorkais par le Commencement : nous arrivons par bateau à la “Porte de l’Amérique”, l’île d’Ellis Island comme le faisaient les candidats à l’immigration. Ces arrivants fuyaient la misère (Irlande, Italie et Europe Centrale) ou les persécutions notamment religieuses (protestants, catholiques et juifs) qui les affectaient en Europe. 26 millions d’Européens ont quitté la Vieille Europe et émigré dans les jeunes États-Unis d’Amérique entre 1892 et 1924 soit près d’un million par an. Près de la moitié sont passés par Ellis Island.
Lors de l’arrivée d’un bateau, les officiers de l’immigration montaient interroger les passagers de 1ère et de 2nde classe, ensuite les passagers de 3ème classe étaient débarqués sur Ellis Island. Ils arrivaient dans le hall d’enregistrement, sorte de Babel où toutes les langues et dialectes étaient parlés, serrant avec eux leurs biens matériels.
Ils faisaient l’objet d’un examen médical par une équipe de médecins postés à l’étage qui identifiaient en quelques secondes si ces arrivants souffraient d’une maladie rédhibitoire qui ferait d’eux une charge potentielle pour l’Amérique. Les malades potentiels faisaient l’objet d’une marque à la craie (“E” pour les yeux, “B” pour le dos, “H” pour le cœur, “L” pour les poumons, “X” pour déficiences mentales) et étaient alors soumis à des examens complémentaires. Les arrivants répondaient à quelques questions traduites par un interprète et ensuite la quasi-totalité (seuls 2 % des candidats étaient renvoyés) pouvait poursuivre leur voyage vers New York City, le Nord-Est voire d’autres parties des États-Unis pour une petite minorité.
Les arrivants se regroupaient dans les quartiers où étaient déjà présents leurs “pays”, ils exerçaient le plus souvent les mêmes types de métiers qu’eux (ex: ouvriers du bâtiment pour les Italiens). Ces millions d’arrivants ont constitué les forces vives de l’Amérique. Dans ce pays, ils étaient libres et pouvaient réussir à s’enrichir à force de travail. Mais ce n’était pas l’Eldorado comme le dit justement un immigrant : “Quand je suis arrivé en Amérique, je croyais que les rues étaient pavées d’or. Je me suis vite aperçu que c’était faux, que les rues n’étaient pas pavées du tout et que c’était à moi de le faire”.
100 millions d’Américains ont un parent qui est passé par Ellis Island sur cette période de 1892 à 1924, avant que les frontières ne soient partiellement refermées avec la fixation de quotas fortement limités par nationalités.
Le temps est chaud et humide à New York en août (le mois de l’année où il pleut le plus) : nous avons la sensation d’être sous les tropiques. Après une pluie d’orage, nous embarquons pour l’île de la Liberté où se dresse depuis 1886 le premier monument que les immigrants voyaient en arrivant aux Etats-Unis. Une statue de 46 mètres offerte par les Français, fruit d’une souscription populaire à Paris, pour commémorer le soutien de la France à l’indépendance américaine. Cette statue, imaginée par le sculpteur Bartholdi et terminée par Eiffel, correspond tout à fait à la modestie partagée par nos 2 nations qui s’imaginent une vocation universelle : “La Liberté éclairant le monde”.
Nous achetons un pass sur Internet pour plusieurs sorties (New York City Explorer Pass) et réalisons ainsi des économies de 40 % sur le prix public de ces musées et sites. Pour les transports, nous achetons aux distributeurs 2 Metrocards valables sur le réseau de Jersey City (“Path”) et de New York City et les rechargerons régulièrement par cash pendant notre séjour.
Jeudi 3 août
Nous prenons le PATH depuis notre Airbnb de Jersey City jusqu’à la nouvelle gare du World Trade Center. La gare WTC Transportation Hub est impressionnante avec une sorte d’arête qui pointe vers le ciel. La gare accueille bien sûr des boutiques chics, nous sommes à Lower Manhattan tout de même.
Le quartier du World Trade Center est toujours en chantier : un gratte-ciel de 541 mètres, le One World Trade Center (1 WTC) domine la ville et sera entouré de 3 autres “petites” tours en construction : 2 WTC, 3 WTC et 4 WTC. L’emplacement des Twins Towers est représenté par un jardin avec deux bassins symbolisant l’empreinte des Twins Towers, les bassins sont entourés de cascades. Les noms des 3000 victimes des attentats ayant frappé les Twin Towers en 1993 et 2001 sont inscrits sur des parapets. Les noms viennent du monde entier (des White Anglo Saxon Protestants, des Latinos, des African-Americans…) et sont représentatifs de la diversité de la nation américaine.
Nous regagnons notre “lointaine” banlieue Jersey City: côté baie a poussé une marina et un centre commercial faisant face à Manhattan. Le centre de Jersey City est différent de cette façade “paillettes” avec des immeubles anciens d’habitation en brique rouge et leurs micro-jardins sur le devant, plein de petits commerces : laveries à tous les coins de rue, cafés, restaurants (burgers, asiatiques), des superettes et un hypermarché avec des produits de partout : fruits vietnamiens, plats chinois indiqués en VO, plats indiens…
Vendredi 4 août
Dès potron-minet (merci le jet-lag), nous sommes sur le pied de guerre avec une mission : voir toutes les œuvres du petit musée du coin. Après recherche dans le guide de voyage, le petit musée du coin s’appelle le Met ou Metropolitan Museum et compte 2 millions d’œuvres dont “seulement” 250.000 sont exposées. Nous faisons la visite guidée autour d’une dizaine d’œuvres : sculptures grecques, les malheureux “Bourgeois de Calais” de Rodin (ouf, ils s’en sortiront grâce à la pitié de la reine d’Angleterre), arts décoratifs français de Versailles et porcelaines de Sèvres (nous sommes déjà revenus à la maison) et portraits modernes de l’américain John Singer Sargent.
Nous déjeunons dans un très beau hall intérieur entourée de merveilles (vitraux et statues). Comme il reste environ 249.000 œuvres à contempler pour l’après-midi, nous continuons avec les sculptures (cela permet à Stéphanie d’admirer sans honte des hommes nus car c’est de l’Art) et l’aile des arts asiatiques avec notamment une exposition japonaise sur le bambou. Le bambou est donc une matière première pour des belles compositions et n’est pas qu’une plante nuisible dans nos jardins 🙂
WE 5-6 août :
Nous nous aventurons dans un autre borough (district) de New York : Staten Island, à la recherche du Graal, une plage. Staten Island abrite une des 4 plages de New York City. Nous prenons le ferry gratuit depuis Battery Park à Lower Manhattan : le ferry embarque une foule de touristes car il offre une vue splendide sur Ellis Island et la Statue de la Liberté même s’il ne permet pas d’y débarquer.
Après un périple en train jusqu’à la station de Bay Terrace et une longue marche le long de belles maisons typiques avec drapeaux américains et jardins à la Wisteria Lane, nous ne trouvons pas la plage 🙁 Pour nous consoler de cette déconvenue, nous trouvons refuge dans le diner d’Andrews plein d’habitués et de familles et nous attablons devant un vrai repas américain : sodas au litre, grosses assiettes de frites maison et burgers avec une viande savoureuse. La serveuse me dit en prenant ma commande que ce que j’ai choisi c’est une grosse ration. Je lui confirme que c’est OK et que je vais tout manger, c’est l’avantage de marcher plusieurs heures par jour 🙂 Il vaut mieux m’avoir en photo qu’en pension 🙂
Nous reprenons nos recherches pour trouver l’accès à la plage qui nous nargue car on la voit au loin mais n’est pas facile à atteindre. En passant devant un pique-nique privé, 2 autochtones nous indiquent un raccourci qui nous permet de rejoindre notre but. Nous profitons de notre première trempette sur une plage peu peuplée. La mer est tiède, calme et descendante, pas de vague pour effrayer Stéphanie l’aventurière.
Lundi 7 août
Dûment chapitrés par le guide de voyage sur l’affluence monstre dans les musées, nous piaffons juste avant l’heure d’ouverture du Museum of Modern Arts (MoMA) et sommes parmi les premiers à pénétrer dans le musée où nous déambulons avant le début de la visite guidée thématique. La visite porte sur les animaux dans la peinture et commence par une toile d’Henri Rousseau suivie de Marc Chagall. Nous nous attardons devant un autoportrait de Frieda Kahlo qui la représente avec un singe et la forêt mexicaine et terminons par une œuvre surréaliste : des couverts tapissés de fourrure…
En parlant de couverts et de choses importantes, nous nous dirigeons vers la cafétéria où nous devons nous contenter de portions d’esthète, les vrais amateurs d’art ne vivant pas de nourritures terrestres mais presque uniquement spirituelles.
Mardi 8 août
Balade dans Central Park : nous marchons dans le parc mythique et voyons notamment les décors du film “Il était une fois” avec mon actrice préférée Amy Adams. Dommage Amy n’était pas au parc ce jour là mais la fontaine et les nénuphars si, c’est toujours magnifique 🙂 Central Park est le paradis des promeneurs à vélo ou à pied et des touristes en pousse-pousse ou en calèche.
Nous composons notre salade du jour avec les plats de la chaîne de supermarchés bio Wholefoods Market et partons déjeuner sur l’herbe. Après une phase de méditation et de lâcher-prise, bref, une sieste, nous poursuivons avec une visite qui est encore un décor de film. Nous rejoignons le veilleur de nuit le plus célèbre du cinéma, Ben Stiller dans les films “La Nuit au Musée” (ok, ok, Amy joue aussi dans la “Nuit au Musée 2” qui a fait un carton au box-office).
Les dinosaures dans le hall d’entrée sont plutôt calmes et ne jouent pas avec les os dans tout le musée, les momies et les personnages ne sortent pas des vitrines, les gros chats (lions) de la place ne jouent pas non plus avec la lumière de la lampe du veilleur de nuit. Dommage, j’avais des baskets pour pouvoir courir vite et leur échapper 🙂
Nous restons un moment devant la biographie d’un vrai héros américain, le “Président naturaliste”, Prix Nobel de la Paix et explorateur, Théodore Roosevelt (Président des États-Unis au début du XXe siècle) qui a notamment développé les parcs nationaux.
Bilan de la journée : des heures de marche car nous avons arpenté Central Park, Stéphanie a des ampoules aux pieds et clignote. Elle est HS mais le Phénix renaîtra de ses cendres, enfin, je pense, d’autant que le programme du lendemain est moins sportif : le métro va nous conduire jusqu’à la plage populaire de Coney Island à Brooklyn.
Mercredi 9 août
Nous foulons les planches de Deauville euh non, ça n’a rien à voir. Coney Island a aussi la mer, une immense étendue de sable mais ici pas de festival du film américain, le spectacle est là sans avoir besoin du truchement d’une caméra. C’est Luna Park avec plein d’attractions (Stéphanie insiste pour prendre un ticket pour le Grand-Huit), des sonos à donf, une délicate odeur de friture et la foule colorée de Brooklyn tout ça dans une ambiance bon enfant. Côté nourriture Nathan’s est l’institution qui a fourni en hot-dogs plein de célébrités (Al Capone, Jackie Kennedy, Carry Grant…), la cuisine est donc renommée depuis 100 ans mais nous la trouvons très ordinaire. Afin d’éliminer nos frites, nous nous baignons deux fois et nous n’avons pas de mal à faire la planche 🙂
La semaine jusqu’à notre déménagement mardi 15 août se passe dans notre petite ville de Jersey City entre l’écriture des premiers posts pour le blog sur les tables du bookstore-café, les promenades sur le waterfront face à la skyline de Manhattan et nos séances de lecture dans “notre” Liberty State Park.
Nous achetons des livres et les mettons sur nos 2 liseuses, j’en serai presque devenu “techno”. Mais non, ne rêvons pas, cela se limite à cette exception. Nous chargeons nos liseuses avec plein de merveilles : des Jean-François Parot (les aventures de Nicolas Le Floch sous Louis XVI), des M.C Beaton (“Agatha Raisin enquête”), un Jean-Christophe Rufin…
Mercredi 16 août
C’est le Bronx… enfin le quartier du Bronx, plus populaire que Jersey City. Nous logeons dans un immeuble à côté du Jardin Botanique que nous avons mis des plombes à trouver avec nos sacs sur le dos et des indications de 2 autochtones aussi défaillantes que ma patience.
Jeudi 17 août
Nous entrons au Jardin Botanique (New York Botanical Garden, nybg.org) avec notre pass et allons y rester toute la journée. Le Jardin Botanique accueille 1 million de visiteurs par an et emploie 200 personnes dont une équipe de chercheurs.
Nous commençons notre visite par le jardin des plantes “natives” (qui a repéré la grenouille dans les photos ?) et enchaînons en nous partageant une pizza au chorizo car même les botanistes zélés doivent manger. Après cet intermède, nous rejoignons les azalées même si août n’est pas la bonne période pour elles car la floraison a lieu au printemps. Nos pas nous conduisent à la roseraie et Stéphanie veut y rester, une fleur parmi les fleurs. Heureusement le soleil de plomb la fait changer d’avis.
Nous poursuivons notre circuit jusqu’aux jardins-écoles où les enfants s’occupent pendant l’année scolaire de micro-lopins de terre. Les enfants ont mis leurs noms sur des pancartes, c’est sympa.
Le pass nous donne accès aux serres et aux bassins : Stéphanie, telle Claude Monet, reste en admiration devant toutes les variétés de nymphéas (de toutes les couleurs) pendant que je me colle le long des haies pour chercher de l’ombre.
Stéphanie me fait remarquer que nous n’avons pas encore été dans un coin du parc…oui effectivement à l’autre bout du parc à au moins 2 kilomètres sous le cagnard, il y a des magnolias. Je lui fais remarquer que mi-août il ne doit pas y avoir de fleurs. Mais si, mais si, il y en a peut-être répond mon adorable moitié. En plus pour la distance à parcourir, j’ai LA solution : le petit train qui fait le tour du parc avec une fréquence toutes les 30 minutes. Comme je suis un mari modèle (Saint Arnaud, si, si, il existe), j’accepte d’attendre le petit train et de refaire le tour du parc pour voir des magnolias sans fleurs.
Le pass nous donne droit à l’expo temporaire : les œuvres de l’artiste contemporain américain Dale Chihuly (http://www.chihuly.com/) sont exposées dans les serres et les bassins. Certaines œuvres sont en effet magnifiques notamment celles avec le verre comme matériau : la barque dans le jardin des plantes natives est top et les fleurs aussi sont exceptionnelles.
En dehors de son activité de souffleur de verre (avec une équipe d’assistants et un atelier pour produire ces grands formats), Dale Chihuly a travaillé aussi avec le néon comme matériau :
Samedi 19 août
A seulement 30 minutes de trajet en bus de notre Airbnb se trouve la plage du Bronx, Orchard Bay. Orchard Bay est une plage artificielle en arc de cercle : la plage est animée le week-end avec des familles qui sont là pour la journée avec barbecues, pique-niques et musique latino voire même cubaine dommage pas d’orchestre de son.
Il y a plusieurs ingrédients du paradis épicurien: pas trop de monde (l’enfer c’est les autres), la mer (chaude) et deux bons restos qui nous attendent sur l’île voisine de City Island.
Sur la plage il y a un élevage extensif de foie gras : des groupes d’oies se baladent sur la plage et autour. Pour déjeuner, nous pourrions en capturer une et utiliser le BBQ des voisins. Les oies ont compris mon idée et s’enfuient dignement en se dandinant.
Cependant nous ne sommes pas venus ici pour nous nourrir d’oies new-yorkaises, même dodues : les restos proposent la pêche locale aussi nous allons faire notre ordinaire de homard et de crabe.
Dimanche 20 août
Il fait chaud et humide, nous n’avons pas envie d’aller perdre du poids au hammam qu’on appelle ici métro new-yorkais avec une chaleur démentielle dans les stations. Aussi nous optons aujourd’hui pour la marche jusqu’au grand parc du nord du Bronx, Van Cortlandt qui abrite un golf, des terrains de sport et plusieurs lacs :
Nous faisons un déjeuner typiquement new-yorkais : restaurant asiatique avec bento et soupe udon. Le retour l’après-midi est plus compliqué : nous parcourons tout le Bronx à pied avec des rues qui n’en finissent pas. Ainsi nous sommes sur Broadway Avenue, excitant en théorie mais nous y sommes au niveau de la 242ème rue. Les théâtres de Manhattan sont donc loin, très loin.
Pour achever de nous dérouter, il y a aussi des rues en croissant, histoire d’être bien sûrs de tourner en rond. Nous passons devant une ancienne caserne en brique et nous rentrons finalement en suivant le métro aérien afin de ne pas nous re-perdre :
Lundi 21 août
Journée encore très chaude donc retour à la plage. La plage est très calme pendant la semaine. Nous nageons le matin pour nous mettre en appétit et nous nous dirigeons affamés vers l’île de City Island où nous attend un restaurant renommé, l’Original Crab Shanty. Stéphanie adopte le menu du jour qu’elle va engloutir avec sa célérité coutumière et son adresse pour découper le poisson.
L’entrée, cela va, soupe de palourdes. Mais le temps suspend son vol avec le plat : un homard entier, là c’est plié nous allons y passer 2 heures. Pendant ce temps je me régale de pâtes aux grosses crevettes puis je me consacre à mon activité principale à table avec Stéphanie : la regarder manger. En prenant ma liseuse, j’aurai le temps de lire la saga des Rougon-Macquart dans son intégralité. Mais non, je préfère la regarder exprimer sa satisfaction par diverses mimiques (notamment les mains qui virevoltent) et expressions imagées (“C’est une tuerie”). Avant de nous rouler jusqu’à la rue et uniquement parce que c’est prévu dans le menu, nous faisons un sort à un carrot cake (une autre “tuerie”) pour Stéphanie et un “petit” bout de gâteau au chocolat pour moi.
Depuis la plage, nous assistons à l’éclipse solaire (partielle à New York) : la lune couvre une partie du soleil. Nouvelle baignade dans l’espoir chimérique d’éliminer les calories du déjeuner mais on peut toujours rêver.
Mardi 22 août
Nous allons à Manhattan dans les quartiers chics (5ème Avenue…) et nous arrêtons au pied du Rockefeller Center construit dans les années 30. En bas du gratte-ciel et de sa célèbre vue du Top of the Rock, il y a une petite place avec un café rupin et une représentation de Prométhée ainsi que des bassins :
Après un déjeuner-buffet et une séance de hammam dans le métro, nous prenons la décision de nous retirer du monde afin que notre moi profond retrouve son harmonie. La guide des Cloisters douche tout de suite notre enthousiasme pour la vie monastique dans ces lieux en nous indiquant que ces lieux n’ont jamais abrité de moine ou de nonne.
Le sculpteur Barnard a acheté en Europe notamment en Aquitaine et en Catalogne des éléments de cloîtres et d’églises revendus après la Révolution française. Le milliardaire Rockefeller a acheté cette partie de New York bordant l’Hudson River et en a fait don à la ville de New York pour que la ville créé le parc de Fort Tryont et ce musée aux quatre cloîtres. Le lieu était propice à l’évasion car un autre pauvre, le banquier J.P. Morgan avait racheté la bande de terrain sur l’autre rive de l’Hudson afin de la préserver, pas besoin ici de la loi littoral.
Après cette cruelle désillusion, nous sommes obligés de rester dans le monde et nous continuons donc notre visite avec les tapisseries de la Licorne (XVIème siècle) et un triptyque de l’Annonciation. La peinture sur bois du flamand Robert Campin (début XVè) est mise en valeur par tous les objets présents dans cette salle car les Cloisters ont rassemblé les meubles et même les fenêtres présents sur le tableau 🙂
Mercredi 23 août
Les mercredis les jardins du Jardin Botanique sont gratuits (hors expos temporaires) aussi nous passons l’après-midi au bord de l’eau avec nos liseuses. Nous adoptons le banc à coté du moulin et sommes bercés par l’eau de la Bronx River :
Jeudi 24 août
Nous faisons une promenade sur la High Line, une promenade verte proche de l’Hudson, très prisée des touristes et qui remonte de la 10ème jusqu’à la 30ème offrant des points de vue sur Manhattan et Jersey City en face :
Sur l’insistance de ma tendre moitié, nous n’échapperons en aucun cas à la visite d’une église à New York. Stéphanie a ainsi vu sur le Routard une basilique qu’elle souhaite visiter. Aussi nos pas nous portent jusqu’à St John le Divine, une des plus grandes basiliques du monde, commencée en 1892 et jamais achevée. Si, un transept (le Nord) était terminé mais il a brûlé, décidément pas de bol, la grâce divine n’est pas passée par là. La date de fin de la construction est estimée à 2050 si la poisse s’achève.
La basilique, dédiée au culte épiscopalien (les anglicans nord-américains), est globalement de style gothique et se veut grandiose. Elle comprend des éléments originaux qu’on ne s’attend pas à trouver dans une église : un vitrail représentant les découvertes du XXème siècle, des meubles japonais et thaïlandais. Il y a aussi des tapisseries anciennes et des œuvres tout à fait modernes et notamment un retable réalisé en 1990 par Keith Haring :
La visite de la basilique commence par l’exposition temporaire “The Blessing of Animals” : je fais connaissance avec une truie sympa puis démarre une farandole avec la tortue et mes autres nouveaux copains. Par contre, l’ours à l’entrée, lui, n’a pas l’air commode du tout, je crois que nous allons rester dans la voiture pour la traversée des Rocky Mountains canadiennes :
Les vitraux sont impressionnants, la rosace de la façade fait 17 mètres ce qui en fait la plus grande d’Amérique du Nord :
Vendredi 25 août
Nous mettons le réveil et nous levons donc à l’aube avec un objectif : éviter la foule à l’Empire State Building. La journée commence avec Grand Central Station dont nous avions seulement vu la façade, le bâtiment est immense avec ses lustres et ses plafonds représentant les constellations et les étoiles, c’est top les transports en commun 🙂
L’Empire State Building construit en 1930 tient ses promesses et offre une vue imprenable à 360 degrés de son 86ème étage. Tout New York est à nos pieds et nous ne faisons pas trembler le bâtiment comme King Kong, nous n’avons pas suffisamment mangé pour cela. Nous avons bien fait de nous lever le matin car les touristes viennent en masse en fin d’après-midi.
Nous faisons ensuite notre cure de néons publicitaires dans le mythique Time Square et déjeunons à côté :
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