Jeudi 14 septembre
Ah, si nous avions su, nous aurions venu mais surtout nous aurions pris le ferry qui va directement de Victoria à Seattle en moins de 3 heures, top. Mais nous ignorions que cette ligne de ferry existait, alors nous repassons par Vancouver pour prendre le bus pour Seattle. Cela nous donne l’occasion de voir enfin Vancouver sous le ciel bleu. Les fumées d’incendies et les nuages se sont envolés et nous voyons enfin la ville entourée de ses îles et montagnes. Pour la première fois de notre voyage, nous dormons dans une auberge de jeunesse, à Vancouver. La chambre est OK, même la snob Stéphanie en convient.
Même si le bus Vancouver-Seattle n’est pas un bus pour touristes mais un bus de liaison sous-traité par ViaRail, l’ambiance est très bon enfant : mamies qui veulent engager la conversation avec les voyageurs du bout du monde (une Australienne back-packeuse et nous), commentaires de Jeff notre chauffeur et des mamies… qui l’interrompent pour raconter leur version des commentaires. Jeff nous indique avec beaucoup d’humour la procédure pour le passage de la frontière, qui est heureusement rapide mais qui nous occasionne deux pertes sèches: paiement de 6 dollars par tête de frais administratifs pour le passage de la frontière, ok mais aussi… destruction de nos bananes. La morale de l’histoire, c’est que nous aurions du les manger avant de nous faire confisquer ces produits hautement dangereux pour la sécurité des États-Unis d’Amérique !
Balade sur le front de mer de Seattle, ville dont la skyline est beaucoup plus récente que celle de New York. Seattle est le berceau de nombreuses blue chips : Microsoft, Boeing, Amazon… et Starbucks ce qui explique la croissance récente et aussi fulgurante de la ville :
Nous commençons par le plus beau: Chihuly Gardens. Nous avions découvert par hasard l’artiste Dale Chihuly au jardin botanique du Bronx. Cette exposition temporaire nous avait beaucoup plu. Chihuly est originaire de Tacoma à côté de Seattle, il a donc exposé ici et installé son musée ici (https://www.chihulygardenandglass.com/). Nous retrouvons son style et ses couleurs chatoyantes, c’est un enchantement. Arnaud parle même d’acheter des reproductions pour notre future maison, qu’est-ce que quelques milliers de dollars quand on a des étoiles plein les yeux ?
Plusieurs salles de l’exposition sont à couper le souffle : la salle de la vie marine, le plafond persan, les mille fleurs et les bateaux. A l’extérieur, une forme de 30 mètres de long surplombe la verrière où une réception est en cours de montage et dehors d’autres œuvres se mêlent harmonieusement ou contrastent avec les plantes :
Notre seconde visite est consacrée à la star architecturale locale, la “tour Eiffel” de l’Etat de Washington: la Space Needle. Cette tour a été construite pour l’exposition universelle de 1962. Là encore Arnaud est fan, pas tellement pour l’architecture mais surtout pour la rapidité d’accès 🙂 Les files d’attente de fin d’après-midi sont en effet inexistantes.
Comme toujours, nous avons aussi beaucoup de chance car dans cette cité très arrosée (coincée entre les montagnes et en bord de mer), nous profitons d’un ciel bleu et clair. Nous pouvons apercevoir jusqu’au Mont Rainier qui n’est visible que 80 jours par an, le reste de l’année il se cache derrière la pluie, la neige ou le brouillard. Le défi de cette construction est aussi impressionnant: elle a été réalisée en quelques mois et livrée à temps pour l’Expo et permet de voir à 360°:
Vendredi 15 septembre
Comme nous sommes partis pour jouer les touristes jusqu’au bout, nous empruntons le Monorail. Pour un coût total de 5 dollars, nous évitons 2 kilomètres de marche entre le Space Needle et le centre ville. C’est vrai qu’hier, nous avons beaucoup marché et nos pieds sont fatigués. La ville est comme San Francisco avec des pentes très raides sur certaines rues. Et comme le front de mer est isolé de la ville par la voie ferrée et une autoroute, on peut marcher longtemps avant de trouver une passerelle (beaucoup sont en travaux).
Nous faisons un petit tour au grand marché Pike Place. Mais comme nous avons traîné le matin les lieux sont déjà envahis par d’autres touristes, c’est le jeu. Les stands sont très beaux, que ce soit l’alimentaire avec des poissons énormes ou les souvenirs pour touristes qui sont tous raffinés et fabriqués artisanalement dans la région, pas des cochonneries en plastique fabriquées au kilomètre dans des usines dans les pays asiatiques.
Nous faisons un saut à la Bibliothèque municipale pour admirer son architecture ambitieuse. C’est très différent de celle de Vancouver qui est un néo-Colisée.
Nous poursuivons la journée avec une chouette attraction touristique, même les habitants de la ville en profitent: la croisière dans la baie avec commentaires live de Claire. Une petite heure à faire le tour de la baie pour voir le front de mer, les îles en face et un quartier caché: le port industriel. Plusieurs activités animent les quais du port : l’export de céréales et de ciment mais aussi deux slots permettent d’accueillir 200 “géants des mers” par an, ces bateaux de croisière qui sont de vraies villes flottantes et font escale une journée à Seattle.
La croisière s’amuse et passe tout près d’une bande de joyeux célibataires, un groupe de phoques qui ont laissé leurs épouses en Californie pour faire la teuf entre bonhommes. On est pas bien là à se dorer la pilule ? Personne pour nous dire ce qu’on doit faire ni quand… bon je m’égare, la libération du phoque ou de l’homme marié attendra mais ce n’est que partie remise 🙂
Le port accueille aussi des porte-containers géants avec des cadences infernales de chargement-déchargement de quelques secondes par containers pour limiter le coût de l’amarrage du porte-container à une journée.
Après ce tour de la baie sous le soleil, nous plongeons dans la baie !
Non pas en combinaison d’homme-grenouille mais dans l’Aquarium de Seattle. Cet établissement est entièrement consacré à la faune et à la flore marine de la baie de Seattle. Ici pas de poisson tropical ou de shows de dauphins en captivité. Tous les moyens sont destinés à expliquer et protéger le littoral local et les animaux sont uniquement des animaux blessés qui ne pourraient plus vivre en liberté.
Les premières salles sont pédagogiques à hauteur d’enfant, ludiques et instructives : Stéphanie touche une anémone de mer, c’est une rencontre du 3ème type. Ensuite les enfants et les grands vont à la découverte des animaux (macareux…) puis des poissons dans les bassins. C’est vraiment bien fait ! Nous assistons au nourrissage des poissons et aux soins des otaries et phoques. Les super stars sont justement les otaries, c’est fascinant ! Honnêtement elles se la jouent un peu en nage sur le dos et tout comme ça. OK, je suis jaloux 🙂
Samedi 16 septembre
Toujours avec notre pass, nous visitons le matin le musée de la Pop culture (MoPOP) qui a une architecture assez particulière. Dès l’entrée du MoPOP, nous tombons sur des exposants d’une sorte de concours Lépine avec des Géo Trouvetouts qui présentent leurs dernières inventions. Le premier stand est celui de l’association du Nord-Ouest des fabricants de…R2-D2. Les R2-D2 et autres se baladent et échangent avec les visiteurs. Cette ambiance me plaît.
Nous continuons la visite du MoPOP avec un autre aspect de la culture populaire représenté par un enfant du pays, Jimmy Hendrix (1942-1970), l’étoile filante morte à 28 ans après cinq ans de gloire et une tournée mondiale. Ensuite une salle retrace les évolutions de la guitare (espagnole, américaine, hawaïenne ?! je me coucherai moins bête ce soir) : l’instrument est devenu au fil des années de plus en plus grand et avec un son amplifié.
Stéphanie compare sa carrure avec celle d’un footballeur américain, il n’y a pas photo, le footballeur est bien sûr rachitique. Une salle est en effet consacrée au club de foot local et son épopée avec notamment son rachat par un entrepreneur local, Paul Allen, le co-fondateur de Microsoft qui s’est fait un petit cadeau d’anniversaire à 196 millions de dollars. Franchement sa femme et ses enfants auraient pu faire un effort et lui trouver quelque chose pour son anniv’.
Après la musique (Hendrix, Bowie avec une galerie de photos de Rock Mick), le sport, le jeu vidéo avec les créateurs indépendants, il y a une autre dimension de la culture populaire qui va nous plaire….
Ça commence par la musique…nous somme à bord de l’Enterprise et nous allons rejoindre Starfleet. Oui nous allons vibrer avec Star Trek. L’exposition est particulièrement intéressante et nous découvrons que le média de ces séries des troublées années soixante (mouvement des droits civiques, guerre du Vietnam) puis des films ont permis de diffuser des idées progressistes : un monde où il n’y a ni faim, ni guerre, ni racisme. Star Trek est la première série où un homme blanc (William Shatner) embrasse une femme noire (Nichelle Nicols)… very (very) shocking dans les Etats-Unis de 1968.
Dans la salle sur la science-fiction où nous rendons pour terminer notre visite du MoPOP, une analyse intéressante nous est donnée : les personnages imaginaires (aliens ou robots) de la SF permettent de diffuser des idées plus osées que s’ils s’agissait de personnages humains.
Seattle nous a vraiment plu, pas seulement pour jouer les touristes sous le soleil mais aussi car notre hôte Ray était super accueillant. Pour une fois dans notre Airbnb, notre hôte était présent et disposé à discuter, une chouette rencontre.
“Camera” park
Dimanche 17 septembre
Seattle, c’est fini. Nous prenons le train pour Portland (4 heures) où nous logerons dans l’Airbnb de John.
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