Samedi 28 octobre
Nous faisons une étape dans la ville de Posadas, frontalière du Paraguay et nous ne savons pas encore que cette étape va se prolonger plus longtemps que prévu à cause des grèves (a priori fréquentes) du transport aérien. Posadas est une petite ville tranquille avec son front de fleuve aménagé, la costanera. La Costanera attire les sportifs pour leur exercice, aussi nous ne pouvons manquer d’y aller.
Stéphanie et moi sommes probablement les seuls touristes dans la ville et les locaux sont surpris de la présence d’étrangers qui ne soient pas Paraguayens ou Brésiliens, tout ça parce que notre niveau de brésilien laisse à désirer 🙂
La chaleur est écrasante, les lézards sont à la fête, ils font le plein de soleil. Nous, par contre, nous avons tellement chaud que nous voulons plonger dans le fleuve Parana… mais il ne vaut mieux pas, même si une plage (balneario) a été aménagée. Cette plage est fortement polluée par les usines papetières qui ont contaminé les 80 kilomètres de fleuve autour :-((
Dimanche 29 octobre
Le Parana est un fleuve gigantesque avec plus d’un kilomètre de large sur 4.000 kilomètres de long, le Paraguay se trouve de l’autre côté du pont. Sur la promenade, la sculpture en métal dédiée à l’homme politique local, qui n’était sûrement pas mégalomane.
Nous profitons des bonnes parrillas (restaurants spécialisés dans les grillades) pour déjeuner face au fleuve ou au centre-ville. Au-dessus du restaurant La Querencia, nous sommes étonnés de la présence de la louve, le symbole de Rome : la raison est que l’immigration italienne a été prépondérante en Argentine. 3 millions d’Italiens ont émigré en Argentine entre la 2nde moitié du XIXème siècle et 1940.
A force de persévérance et sans l’aide de l’office de tourisme qui n’est décidément pas force de proposition (nous chercherions en vain le moindre esprit d’initiative et ils ne connaissent personne), nous finissons après plusieurs échecs à réserver une excursion le lendemain à la mission jésuite de San Ignacio.
Lundi 30 octobre
Notre chauffeur privé Leandro nous emmène à 60 kilomètres de Posadas jusqu’à San Ignacio où vit toujours une importante population d’indiens guaranis.
Les jésuites ont installé plusieurs missions (reduccion) à la frontière du Brésil au début du XVIIè siècle et les ont déplacé dans la région suite aux conflits. Les jésuites abritaient dans leurs 30 missions argentines, brésiliennes et paraguayennes une population d’un peu plus de 100.000 guaranis et les protégeaient des marchands d’esclaves.
La mission de San Ignacio était une véritable ville de 5.000 habitants dirigée par 2 jésuites. Pour mettre fin à la polygamie des guaranis, chaque famille (père/mère/enfants) disposait d’une pièce séparée dans de grandes maisons collectives. Les guaranis dans les missions bénéficiaient d’un entraînement militaire afin que les missions puissent résister aux attaques armées des marchands d’esclaves.
Le bannissement des jésuites en 1767 provoque leur départ et la dispersion des guaranis. De ces villes il ne reste plus aujourd’hui que des ruines soumises à la dégradation de la forêt qui reprend ses droits sur les sites. Ainsi des ficus ont avalé les colonnes des bâtiments.
Mardi 31 octobre
“Normalement” nous aurions du prendre l’avion aujourd’hui pour rejoindre Salta mais la grève du transport en a décidé autrement. L’information des clients laisse à désirer : nous recevons un mail de la compagnie nous demandant si nous acceptons ou refusons un changement de vol… sans nous indiquer la nature du changement.
Nos hôtes Maria et ses parents (https://www.airbnb.fr/rooms/16405238) nous aident à contacter la compagnie qui précise qu’il s’agit d’un vol pour le lendemain 1er novembre après-midi. Finalement il y aura encore un nouveau changement et nous ne décollerons que le 2 novembre. Entre temps, une autre grève s’achève avec le ramassage des poubelles qui redémarre : les locaux sont fatalistes et nous disent “c’est l’Argentine”. Enfin il y a aussi des grèves en France.
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