Ubud

Route vers le sud de l’île de Bali depuis Marga et arrivée à Ubud. Ubud est le centre touristique de l’île : la ville est prise d’assaut toute l’année par les touristes essentiellement Occidentaux (Européens, Australiens…) qui trouvent ici leur bonheur terrestre (restaurants, boutiques) et spirituel (yoga et méditation) inspirés ou non par le film “Eat, Pray, Love”. Pas vu Julia Roberts à Ubud mais elle était peut-être là incognito. Les touristes très riches louent eux une villa ou un hôtel de luxe à Seminiak ou Jimbaran.

Dimanche 13 mai 2018

Nous visitons le temple hindou Tanah Lot (“Pays de la Mer” en balinais) qui abritait le prêtre Nirartha au XVè siècle. Ce temple est depuis un lieu de pèlerinage important et est le temple protecteur qui supporte l’île pour les Balinais. Il attire aussi une masse de touristes car situé au bord de la mer, il est très photogénique.

Le temple est construit sur un îlot rocheux qui comporte une grotte sacrée avec une source sacrée. Juste à côté, pour les amateurs de serpents, vous pouvez rentrer dans une grotte et toucher le serpent… il va sans dire que nous avons laissé le serpent tranquille dans sa grotte 🙂

Lundi 14 mai 2018

Le matin nous assistons à un spectacle de danse de barong, le Barong étant une créature mythique représentant le Bien. Le Barong s’oppose à la Rangda, la Reine des Sorcières. L’histoire comporte 7 scènes et est simple : la sorcière veut la perte d’un jeune prince et pour cela attise la colère de la reine et du premier ministre contre lui. Rassurez-vous le prince sera sauvé 🙂

Nous continuons avec le village témoin de Penglipuran qui n’est pas un musée mais donne quand même l’impression de traverser un village artificiel : ici tout est propre et bien rangé. Sur les conseils d’étudiants venus en stage (obligatoires en Indonésie), les habitants se sont organisés avec succès dans les années 1990.

La bambouseraie est gérée par l’ensemble des villageois : pas de coupe sauvage des arbres, pas de chasse et pas de dépôt d’ordures ! L’architecture du village n’a pas changé depuis sa fondation il y a plusieurs siècles : les maisons suivent le plan traditionnel hindouiste, la circulation motorisée est interdite dans le village et il n’y a aucune construction moderne. Les habitants partagent les bénéfices des revenus du tourisme. Résultat ? Le village est impeccable, les jardins et les maisons très bien entretenus, pas de poubelle ou de chien galeux fouillant les ordures. Étonnant !

Une journée à Bali sans voir de temple est une hérésie aussi nous nous empressons d’y remédier  avec la visite du Pura Kehen. Pura Kehen est le temple privé de la famille royale Bangli, un temple hindou du XIIIème siècle. Stéphanie a bien aimé les statues d’animaux : cochon au groin énorme et rats sauteurs. Mais elle a surtout été impressionnée par le protecteur du temple, un banian géant âgé de 400 ans. Nous remarquons une rareté : un des murs est décoré par les assiettes de porcelaines venues de Chine ou d’Angleterre.

Après cet intermède spirituel, un peu de shopping avec le marché de Gianyar. C’est un marché de nuit : les commerçants s’installent vers 16h et comme Cendrillon, ils ont jusqu’à minuit pour écouler leur marchandise. Nous faisons un sort à la spécialité locale: cochon grillé mais ne sommes pas tentés par l’achat des nombreuses contrefaçons textiles proposées (Disney, Gucci, Yves Saint Laurent, maillots de football etc). C’est aussi la première fois que nous mangeons des œufs de cane.

Pour bien finir la journée, un dernier temple, Goa Gajah, surnommé la cave de l’Eléphant : c’était un site bouddhiste au IXème siècle et il est désormais hindouiste. L’Eléphant c’est Ganesh, le dieu de la sagesse à tête d’éléphant et il a sa statue dans la grotte. Les bains ne sont visibles que depuis 1950 car ils étaient auparavant enterrés, ici les coulées de boue et glissements de terrains arrivent à chaque saison des pluies. La restauration des bains est réussie et les hindouistes peuvent désormais profiter des fontaines.

Mardi 15 mai 2018

Dument équipés de gilets de sauvetage, casques et pagaies, nous faisons route avec 4 autres “aventuriers” (un couple de Néo-Zélandais et 2 jeunes Taiwanaises) dans une bétaillère pour nous rendre au bord de l’eau et faire une descente en rafting. Oui vous avez bien lu, nous allons faire du rafting : Stéphanie n’a pas mis son véto à cette activité malgré de sérieux doutes.

Nous commençons notre sport par une descente de 300 marches jusqu’au bord de la rivière. Notre guide Pogi pousse le canot dans la rivière et c’est parti pour 2 heures. Nous sommes tous les 2 à l’avant du canot et n’entendons pas toujours les consignes de Pogi (“Forward”, “Backward”) qui crie et manœuvre le canot à l’arrière.

Des pierres sont sculptées sur les rives au début du parcours, la rivière nous conduit à travers un paysage de jungle qui semble loin de la civilisation alors que nous longeons l’arrière de complexes hôteliers. Stéphanie est trempée sous les cascades, secouée dans les vagues, le canot percute les rochers où nous nous encastrons…

Mais Stéphanie s’amuse comme une folle et adore cette expérience, même si elle dit quand même qu’elle ne ferait pas cela tous les jours. Qui l’aurait cru ? Dégoulinants et avec le slurp des sandales mouillées, nous montons encore quelques centaines de marches avant de pouvoir nous changer.

Après le sport, un peu de culture avec la visite du Neka Art Museum (http://museumneka.com/), un musée privé créé en 1976 qui abrite des peintures et dessins d’artistes balinais et d’autres artistes étrangers inspirés par la culture, les paysages et la vie de l’île. A mon avis, le regroupement et l’exposition de ces œuvres à Bali même est une très bonne chose pour la culture locale. Sans ce musée, il n’y aurait rien de comparable dans l’île !

Les œuvres sont bien mises en valeur et la notice fournit l’histoire du tableau et des dessins, certains tableaux sont magnifiques. Nous terminons la visite à l’étage par la galerie des kriss indonésiens, sortes de dagues. Cette collection attire une foule de personnalités (Présidents Indonésiens, ministres…) et d’amateurs. Nous y croisons le propriétaire, Suteja Neka, un vieux monsieur qui trottine lentement au milieu de sa collection en admirant ses kriss.

C’est l’heure du réconfort et nous profitons d’un massage balinais pendant près de 2 heures. Nous rinçons ensuite toute l’huile de message sous la douche et prenons un bain au milieu des pétales de fleurs. Cependant nous restons attentifs, comme l’est notre chauffeur qui veille sur notre voiture.

Le salon de massage n’est pas loin de la forêt des singes où vivent près de 600 macaques à longue queue. Les singes guettent toute inattention pour attaquer une nourriture laissée sans surveillance ou même des morceaux de la voiture !