Volcans

Lundi 30 avril 2018

Réveil à l’aube pour aller contempler le lever de soleil sur la montagne Cikunir. Sonnerie à 2:30, ça pique ! Notre guide Ipung est déjà là, comme toujours avec le sourire et bien réveillée, elle doit avoir un clone pour se reposer la moitié du temps. Nous, nous marchons au radar. Il faut monter la montagne dans la nuit, heureusement qu’il y a la lumière du portable pour nous aider à trouver le chemin.

Arrivés en haut, nous ne sommes pas tous seuls : des couples de touristes et des familles indonésiennes sont déjà là pour trouver leur espace d’où observer le lever du soleil. La Lune est belle, le temps est clair. Il fait frais, j’ai mis la polaire et Stéphanie sa parka achetée au Japon. Après la séance photos, nous redescendons sous les premiers rayons de soleil. Le réconfort nous attend. Tout autour du parking et au début du chemin de nombreuses gargotes proposent des petits beignets de tofu. C’est chaud et pas pimenté ! Il y a aussi des beignets de légumes.

Ce sera une longue journée : après l’ascension à l’aube, nous enchaînons sur la visite du plateau de Dieng, magnifique. C’est vert et couvert de potagers. Nous voyons beaucoup de légumes inconnus comme les aubergines hollandaises, sortes de prunes violettes.

Nous arrivons à la visite suivante : la source de soufre du plateau de Dieng qui est à la fois une mine en activité et une attraction touristique. Pas d’équipement (masque à gaz) pour protéger les ouvriers ou les visiteurs, juste un petit masque de papier devant le nez pour limiter l’odeur désagréable du soufre :

Comme nous nous sommes levés très (trop ?) tôt, nous oublions aussitôt le nom du temple visité aujourd’hui. Nous nous souvenons seulement de la promenade agréable dans le jardin qui entoure le site. Entouré des vertes montagnes du plateau de Dieng, le lieu est enchanteur et nous oublions les aventures gravées dans la pierre pour regarder les fleurs et le paysage.

Et la journée n’est pas finie, toujours pas de sieste. Nous continuons avec une promenade autour d’un lac vert fluo. Si, si, il est vraiment vert fluorescent.  C’est un des effets du soufre car nous sommes encore proches des sources de soufre. Pas de poisson dans ce lac à cause du soufre ! Mais une promenade tranquille dans la verdure sans trop d’odeur d’œuf pourri.

Nous continuons notre route et faisons un arrêt photo pour la splendide vue sur le volcan Batu depuis le plateau de Dieng.

Enfin une pause ! La pause déjeuner ! Aujourd’hui c’est canard, “bebek” en indonésien, notre vocabulaire culinaire comprend aussi le cochon (“babi”) et la viande phare des repas indonésiens, le poulet (“ayam”). Au marché, nous achetons 2 chemises batik, une pour Stéphanie et l’autre expédiée en France comme cadeau. Enfin, nous pouvons faire la sieste l’après-midi pendant le reste du trajet, ouf !

Mardi 1er mai 2018

Le 1er mai est ici aussi un jour férié mais la plupart des commerces et tous les sites sont ouverts. Ce matin, nous visitons d’un temple hindou qui ressemble curieusement à des temples mayas, le temple Kethek. Ce temple, construit au XVè siècle soit 7 siècles après Prambanan, est beaucoup moins abouti au niveau des sculptures qui apparaissent grossières et peu inspirées, l’esprit de Brahma, Vishnou et Shiva n’a pas soufflé sur cette construction 🙁

Entre deux temples, une promenade dans les plantations de thé désertes, le thé n’est pas transformé à Java, il est seulement exporté comme produit brut (contrairement au Sri Lanka par exemple).

Second temple du jour, le temple érotique hindou Ceto et ses 13 terrasses. Pas de quoi émoustiller les adolescents, la visite est même plutôt sérieuse. Nous assistons à une scène cocasse où un touriste français donne un cours d’histoire hindouiste à son guide…il est passionné par son sujet et semble connaître toutes les sagas de Brahma, Vishnou, Shiva et leurs innombrables avatars. Étonnant !

Marché aux fruits exotiques, nous nous extasions devant la taille gigantesque des pamplemousses (ma main donne l’échelle) et nous goûtons aussi pour la 1ère fois le fruit du serpent. Le nom n’est pas très vendeur mais la chair du fruit est bonne.

Mercredi 2 mai 2018

Après une nuit dans un vieil hôtel de bord de lac où nous sommes les seuls clients (il serait complet entre juin et août avec une clientèle indonésienne), nous marchons autour du lac Sarangan et remontons jusqu’aux cascades. Chaque pan de colline est exploité pour l’agriculture. Pas de machines, pas de tracteurs, au mieux une petite moto pour transporter les récoltes. Pas de culture bio, ici les paysans traitent fréquemment leurs plantations contre les parasites.

Volcan Kelud, taxi moto. Pour la première fois de sa vie, Stéphanie monte sur un deux-roues motorisé.

Le volcan est loin d’être éteint. Il a d’ailleurs toussé récemment et le site est fermé pour travaux de sécurisation jusqu’en fin d’année.

Jeudi 3 mai 2018

Mercredi soir, nous avons demandé à changer de chambre. Non nous ne sommes pas devenus des touristes pénibles mais nous avons trouvé (et tué) un scorpion dans notre bungalow, qui se caractérisait aussi par un mur vert d’humidité et des trous d’aération vers la jungle et ses charmants animaux sauvages (notamment serpents et rats). Nous déménageons donc dans une chambre du bâtiment principal.

L’hôtel n’est pas si mal, je profite de la piscine juste devant notre chambre. Pendant ce temps, gros dodo pour Stéphanie qui a attrapé le rhume avec la clim de la voiture. Aujourd’hui je suis donc tout seul, enfin tranquille, pour voir la cascade Coban Rondo et les singes à longue queue :

Vendredi 4 mai 2018

Nous commençons la journée par un petit tour au marché traditionnel. Il n’y a pas foule, ici les clients arrivent à l’aube pour acheter les meilleurs produits, les plus frais, les plus beaux.

Ensuite nous avons droit à un petit tour en voiture à cheval. C’est un moyen de transport traditionnel et donc la circulation est un peu plus calme pour ne pas effrayer les chevaux. En chemin, nous voyons des araignées monstrueuses, elles apprécient les fils électriques pour poser leur toile et exhiber leur taille terrifiante. Brrr…

Puis nous nous lançons dans l’approche de la star locale. Contempler les volcan Bromo se mérite et nous avons donc un long trajet en 4×4. Et encore nous avons modifié le programme pour éviter les plus grosses fatigues, il était prévu d’y aller à l’aube pour voir le lever de soleil, ouf un réveil à 2 heures du matin économisé ! Le paysage est la récompense d’avoir encaissé tous les cahots du parcours.

Nous arrivons enfin dans la caldeira de Bromo. Le paysage est extraordinaire. Et nous avons le site presque pour nous tous seuls puisque la foule vient à l’aube.

Senteurs de soufre, tous les cratères fument, même ceux censés être en sommeil. Ascension difficile, grosse chaleur, 2000 mètres d’altitude mais nous parvenons en haut des 300 marches pour observer les vapeurs au fond du cratère. Et pour continuer, la vue depuis notre hôtel de backpackers est elle aussi spectaculaire. C’est le pays des volcans !